Trois questions à Jean-Urbain Hubau, Directeur général de Doctolib France
Doctolib est partenaire des Assises Nationales de l’Accès aux Soins organisées le 13 juin par le Journal des Départements. En vue de cet évènement, vous teniez à prendre la parole dans ce journal, pour vous adresser aux élus locaux et aux collectivités territoriales. Pourquoi cette démarche ?
Doctolib a été créé en 2013 autour de deux missions : faciliter l’accès aux soins et améliorer le quotidien des professionnels de santé. Face aux difficultés des patients à s’orienter dans le parcours de soins et celles des soignants à répondre aux besoins de leurs patients, il était important d’apporter des solutions simples et innovantes pour accompagner tous les acteurs du système de santé.
À leurs côtés, nous avons co-construit pendant plus de dix ans un ensemble de solutions adaptées à la médecine de ville, aux structures de soins coordonnés, à l’hôpital et au secteur médico-social, utilisées en milieu urbain comme en milieu rural, par tous les Français, y compris les seniors : ainsi, plus de 5 millions de patients utilisant Doctolib ont plus de 65 ans.
Devenu un outil du quotidien des Français et une des solu-tions les plus appréciées par les professionnels de santé, Doctolib est partenaire de tous les acteurs de l’accès aux soins dans les territoires. J’en veux pour exemple notre engagement récent aux côtés des structures de soins coordonnés, notamment des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) qui rassemblent des professionnels de santé d’un même territoire.
Nous avons très vite équipé plus d’une centaine de CPTS dans toute la France et co-construit avec elles les solutions dont elles avaient besoin : adressage, partage autour de cas patients, messagerie instantanée et bientôt télé-expertise. Pour prendre en main ces outils et les adapter aux besoins de terrain, les professionnels de santé peuvent d’ailleurs s’adresser à leurs référents régionaux, puisque Doctolib a des bureaux dans toutes les régions de France.
Voilà les raisons pour lesquelles nous souhaitions être présents lors des Assises de l’accès aux soins et au sein du Journal des Départements : nos solutions permettent de répondre à des problématiques locales de santé, et d’outiller des initiatives de terrain. Il est donc important de les faire connaître de tous les acteurs engagés pour l’accès aux soins sur les territoires, et donc bien sûr, les conseils départementaux.
Quelles sont aujourd’hui les actions de Doctolib en faveur de l’accès aux soins ?
Doctolib a le statut de société à mission depuis deux ans maintenant, et notre mission peut se résumer en deux objectifs : améliorer le quotidien des professionnels de santé, et aider les patients à avoir un accès plus rapide et plus facile aux soins.
Pour cela, nous déployons une suite de solutions dont le but est de mettre les soignants dans les meilleures conditions pour soigner leurs patient, en ayant une meilleure qualité de vie au travail et en libérant du temps médical pour leur permettre de se concentrer sur leur mission de soin. Lutte contre les rendez-vous non honorés, usages de fonctionnalités de files d’attentes, messagerie entre les professionnels de santé et les patients, et fonction-nalité de messagerie groupée depuis la boîte du cabinet médical : tous ces outils permettent de rendre du temps aux soignants, au bénéfice du soin des patients.
Ainsi, en déployant ces solutions, Doctolib contribue à améliorer l’accès aux soins sur les territoires et à réduire les délais d’accès aux soignants auprès de tous les acteurs de santé pour lesquels nous travaillons, dans les secteurs public et privé, auprès des mutualistes, et de toutes les sectorisations.
Par ailleurs, Doctolib a à cœur de s’engager pour l’accès aux soins au-delà des usages de ses solutions. A cette fin, nous avons mené différentes initiatives ces derniers mois, dans toutes les régions de France.
Tout d’abord, pour beaucoup de nos concitoyens le numérique est encore une barrière. C’est pourquoi nous nous engageons aux côtés d’associations comme Emmaüs Connect pour former les patients les plus éloignés du numérique à utiliser nos services.
Nous nous apprêtons également à mener une campagne pour faciliter les parcours de soins des personnes en situation de handicap, en leur donnant accès à une information plus précise sur l’accessibilité des cabinets médicaux et paramédicaux utilisant nos services.
Enfin, en avril 2024, nous avons publié, aux côtés de la Fondation Jean Jaurès et d’une dizaine de professionnels de santé, la plus large étude sur l’accès aux soins en médecine de ville jamais menée : elle porte sur 200 millions de rendez-vous pris chez 75 000 professionnels de santé. Cette étude a permis d’évaluer les délais d’octroi de rendez-vous médicaux, et les pourcentages de consultations et téléconsultations réalisées dans les 48 heures, dans toute la France, à l’échelle départementale, auprès de dix professions médicales et paramédicales. Les résultats mettent en évidence à la fois les difficultés de certains territoires, mais aussi la mobilisation des soignants pour tenter de répondre aux besoins urgents de leurs patients.
Quelles sont les prochaines innovations de Doctolib ?
À ce jour, nous proposons quatre types de solutions à nos utilisateurs.
Tout d’abord, un logiciel de gestion de la relation soignant-patient qui permet notamment la prise de rendez-vous, mais aussi l’échange de documents et la téléconsultation, afin de suivre son patient sans qu’il n’ait nécessairement besoin de se déplacer au cabinet, dans le respect du parcours de soins.
Nous proposons également des services permettant aux soignants de coopérer, et venons de lancer une messagerie appelée « Doctolib Siilo », grâce à laquelle les soignants peuvent communiquer entre eux de façon sécurisée, dans un environnement dédié à la santé. Cet outil est pensé pour accélérer la coordination entre la ville et l’hôpital et le déploiement de structures de soins coordonnées.
À cela s’ajoute un logiciel clinique pour les médecins et les masseurs-kinésithérapeutes, qui aide notamment à la gestion des dossiers des patients et à leur suivi médical, avec une connexion simple et efficace au Dossier Médical Partagé (DMP) permettant d’alimenter Mon Espace Santé.
Enfin, notre logiciel financier aide les soignants dans la facturation, et leurs tâches administratives.
Dans les tout prochains mois, nous allons proposer plus d’innovations que nous ne l’avons fait sur les cinq dernières années ! Nous allons notamment lancer un assistant de consultation, qui permet de pré-rédiger des comptes-rendus de consultation en s’appuyant sur l’intelligence artificielle.
Nos médecins vont ainsi gagner un temps précieux et pouvoir se concentrer davantage sur la relation humaine avec leurs patients, en passant moins de temps devant leur écran. Cette fonctionnalité est actuellement testée dans une quinzaine de cabinets médicaux en France, avec des résultats déjà concluants.
Témoignage de Leslie Chauvigné, médecin généraliste à Saint-Fulgent, en Vendée
En 2018, la Comcom (communauté de communes) de Saint-Fulgent en Vendée a décidé d’ouvrir un centre de santé pour y accueillir 5 médecins et répondre à une forte demande de soins dans un territoire sous-doté. Pour convaincre des médecins de s’installer dans ce centre de santé, la Comcom a proposé des conditions de travail en phase avec ce que je cherchais, dans le cadre d’un contrat salarié : des horaires adaptables, et un cabinet équipé clef en main, notamment en termes d’outils numériques.
L’avantage d’être salariée de la Comcom, c’est que d’une part les charges de cabinets (secrétariat, loyer, ménage) ainsi que les coûts du logiciel métier et de l’abonnement Doctolib sont pris en charge par la collectivité, et que d’autre part tous les honoraires reviennent à la Comcom. Ces arguments ŕepondaient à mes attentes pour me recentrer sur mon coeur de métier et me libérer du temps médical, et je me suis donc installée sur ce territoire.