Le salon SANTEXPO, qui s’est déroulé du 21 au 23 mai 2024, a permis à l’ASMR (Association des Secrétaires Médico-sociales et des Référentes), lors d’un échange entre sa Présidente et Stanislas GUERINI, Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, d’attirer l’attention sur la situation des secrétaires médicales, les grandes oubliées du service public hospitalier. Ces professionnelles sont en première ligne dans notre système de santé et ce sont elles qui accueillent les patients, les orientent, les rassurent et les guident. Et pourtant, aujourd’hui, cette profession peine à être pleinement reconnue.
En premier lieu, l’exercice de la profession n’est pas conditionné à la détention d’un diplôme ou d’un titre. Il existe pourtant un certificat de secrétaire médicale, enregistré au RNCP – en refonte actuellement – mais qui n’est pas reconnu puisque sa possession ne donne à celles qui en sont titulaires aucun avantage lorsqu’il s’agit d’intégrer la fonction publique hospitalière.
En second lieu, l’accès au corps des assistantes médico-administratives (cadre B), dans la FPH, n’est pour ainsi dire possible que sur concours. Malheureusement, ces concours ne sont organisés qu’au bon vouloir des directeurs d’établissements, et dans certaines structures aucun concours n’a été organisé depuis des années, empêchant toute évolution professionnelle des agents.
Le contenu même des concours est une aberration : les titulaires d’un baccalauréat (peu importe lequel), sans avoir forcément une expérience professionnelle dans le secteur médical, passent un oral de 45 minutes (concours externe) alors que des agents en poste depuis plus de 4 ans, détenteurs d’un titre de secrétaire médicale, ayant fait la preuve de leurs compétences et de leurs capacités à occuper un poste d’assistante médico-administrative, doivent passer des épreuves d’admissibilité (deux épreuves écrites de trois heures) et une épreuve orale d’admission. Quant aux agents contractuels, en poste depuis plus de 4 ans dans le même établissement, ils passent un examen (et non pas un concours) composé d’une épreuve écrite de 3 heures et d’un oral de 30 minutes.
Force est ainsi de constater qu’il existe entre agents de la FPH, occupant pourtant le même poste d’assistante médico-administrative, une véritable iniquité et inégalité.
L’ASMR souhaite non seulement une homogénéisation du dispositif d’accès au corps d’assistante médico-administratif – en redonnant toute sa place au titre IV de secrétaire assistante médico-sociale et au BTS d’assistante médico-administrative, à l’expérience, aux acquis professionnels et à la formation – mais également une modification des modalités de recrutement sur des postes de secrétaire médicale. L’ASMR entend par ailleurs demander la pleine reconnaissance de la fonction d’encadrement des secrétariats médicaux.
Ce sont tous ces éléments, et d’autres encore, qu’elle mettra en exergue lors de son prochain rendez-vous au Ministère de la transformation et de la fonction publiques.
L’absence de perspectives d’évolution professionnelle décourage les plus jeunes à intégrer la fonction publique et pousse nombre des plus anciens vers le secteur privé voire vers d’autres métiers. Or l’hôpital a besoin, au même titre que de soignants, d’assistantes médico-administratives, dont la profession doit être reconnue et valorisée.
Véronique VEILLON
Présidente de l’Association des Secrétaires Médico-sociales et des Référentes (ASMR)