À la mémoire d’Olivier.
Quelle est la différence entre une qualité et une valeur ?
La qualité est un élément d’efficacité.
Elle s’acquiert, se travaille, se développe et peut aussi s’amenuiser si l’on ne l’entretient pas.
La valeur est un repère, un point cardinal, surtout un état d’esprit. Elle se vit tout simplement.
Elle n’est ni compétence, ni innée. Elle se choisit, s’apprivoise. Elle est gardienne de nos agissements. D’ailleurs quand un comportement ou une qualité entre en conflit avec une valeur, ce sera toujours cette dernière à l’emporter. Elle ne s’estompe jamais, seul son porteur peut ne pas en être digne !
Au cours d’un de nos échanges sur le management, je demande à Olivier de Brabois en tant que Directeur général des Services, quelle doit être la qualité fondamentale de ses coéquipiers, à commencer par ses plus proches — ses directeurs.
Surpris par sa réponse, car les particularités les plus souvent citées par les dirigeants sont l’écoute, l’affirmation, le courage, la capacité à gérer la complexité, la planification, l’aisance relationnelle…
Eh bien non ! Pour Olivier, tous ces critères sont des prérequis ou des compétences nécessaires à l’exercice d’un métier ou d’une mission : un manager doit posséder un minimum d’organisation, d’empathie, d’objectivité, de détermination, de recul et d’intelligence de situation.
Or, pour Olivier, c’est la loyauté qui a les honneurs.
Il sait s’entourer de femmes et d’hommes partageant ses valeurs où la loyauté est un socle : respect d’un contrat, du collectif, de la confiance donnée. Très ouvert à la différence, il observe les comportements au fil du temps — l’épreuve de la durée étant révélatrice de la profondeur d’un être. Invisible au départ, la loyauté amène tôt ou tard à privilégier une relation par rapport à une autre.
En quoi est-elle utile en management ?
Un manager loyal est fidèle à ses engagements quelles que soient les péripéties rencontrées. C’est rassurant pour sa hiérarchie et tout autant pour ses coéquipiers.
lI a une parole, dit ce qu’il fait, fait ce qu’il dit et indique avec sincérité ses appréciations, comprend les erreurs, mais reste intransigeant sur l’honnêteté.
Pour guider et conduire une équipe à la performance, plusieurs ingrédients sont incontournables dont la confiance que s’accordent les équipiers. Elle est la base de tout, le terreau nécessaire à tous les autres éléments. La confiance s’instaure ou survit dans les moments difficiles, si la loyauté existe en chacun d’eux.
Peu de personnes l’expriment comme indispensable à leurs yeux, cela parait tellement d’évidence ; sauf le jour où ils découvrent la trahison !
Je connais Olivier depuis ma première intervention pédagogique en management pour une Collectivité territoriale. À l’époque, Directeur général adjoint à la Région Centre, il m’avoua lui avoir fait prendre conscience de l’intérêt du « droit au but » — je me souviens de nos rendez-vous professionnels directs et respectueux du temps de chacun.
Plus tard, notre loyauté partagée me conduit à ses côtés en Saône-et-Loire puis en Loir-et-Cher lors de ses missions de Directeur général des Services.
Et depuis deux ans, il requiert ma contribution à son mensuel « Le journal des Départements » par un article sur la pratique du management
Admiratif de cet être si singulier — manager de valeur — je suis fier de mériter toutes ses sollicitations. Aujourd’hui avec recul et beaucoup de questionnement, notre loyauté l’un pour l’autre est la réponse à trente années de confiance et de respect. Nous travaillons, partageons et rions ensemble. Merci Olivier.
Nb : ce texte est écrit au présent, car Olivier demeure toujours dans mes pensées.