« Sobre et audacieux », telle est la ligne de conduite que s’est fixé le Département de la Manche pour le mandat 2021-2028. Une feuille de route claire, déclinée en cinquante actions prioritaires, qui doit permettre de répondre aux enjeux de solidarité et de transition du territoire manchois. En mettant l’accent sur l’anticipation, Jean Morin, veut préparer le Département aux évolutions rapides de notre époque et des pratiques citoyennes. Une volonté d’anticipation qui passe notamment par des engagements forts dans le domaine des solidarités et de l’action de proximité, mais aussi une politique territoriale tournée vers la résilience.
Les solidarités, cœur d’une politique de proximité
L’action sociale est le cœur battant de la politique départementale. Dans ce domaine, la Manche fait de la proximité et de l’efficacité ses chevaux de bataille. En facilitant l’accès aux services départementaux aux plus fragiles, le Conseil départemental veut lutter contre ce que son président, Jean Morin, qualifie de « précarité sanitaire et démo-cratique ». Et cette précarité peut être subie dès le plus jeune âge.
C’est pourquoi le Département se montre particulièrement soucieux de garantir aux familles et aux plus jeunes des services adaptés. Les services d’aide à l’enfance sont bien développés sur le territoire avec près de 3900 assistants maternels pour une capacité d’accueil de 13 700 enfants.
Au cours du mandat, la majorité départementale s’est engagée à renforcer encore les dispositifs existants en créant notamment une centaine de maisons d’assistants maternels, quarante centres parentaux et cent-trente places en accueils spécialisés. Au sein du Conseil départemental, quarante-trois emplois ont été créés dans le secteur de l’enfance. Protéger l’enfance, c’est aussi prévenir et lutter contre les violences intrafamiliales. Une enveloppe de cent-mille euros a ainsi été allouée à ce sujet, et quatre millions supplémentaires ont été affectés pour l’accompagnement des mineurs isolés.
Face à une baisse du pouvoir d’achat des Français et une hausse de l’inflation, le Conseil départemental entend maintenir des réponses et des moyens à la hauteur des enjeux, aussi bien dans le domaine de la famille, de l’autonomie que du handicap.
« Mon parcours RSA en 5 étapes », un dispositif novateur et sur-mesure
Lutter contre la précarité, c’est aussi faire le choix d’une politique d’insertion proactive. En créant le dispositif « Mon parcours RSA en 5 étapes » en 2022, le Conseil départemental de la Manche s’est doté d’un outil innovant pour simplifier et accélérer l’insertion. Les cinq étapes sont clairement identifiées : l’obtention du RSA, l’envoi d’un SMS de notification, le premier rendez-vous d’orientation, l’accompagnement par un référent unique et la sortie du dispositif RSA.
Concrètement, le parcours RSA de la Manche propose des délais raccourcis avec un premier rendez-vous sous quinze jours pour les nouveaux bénéficiaires ; une évaluation à chaque étape du parcours ; la garantie d’un ancrage territorial de proximité avec des rendez-vous d’orientation proches du domicile des bénéficiaires ; un accompagnement de proximité et sur-mesure via des rendez-vous d’orientation systématiques avec les référents. Le président du Conseil départemental souligne cette indispensable proximité car, selon lui : « Plus nous apportons de la réactivité et du sur-mesure à l’accompagnement des bénéficiaires du RSA, plus nous sommes en mesure d’inverser la tendance et donc d’accélérer les sorties du dispositif ». À ce parcours novateur qui place la mobilité au centre du dispositif, s’ajoute la problématique tout aussi cruciale du logement. Engager un parcours d’insertion dans les meilleures conditions nécessite de pouvoir dormir sous un toit sûr.
À travers le fonds de solidarité logement, le Département aide à l’accès ou au maintien dans le logement des personnes en précarité. Par ailleurs, à travers un suivi précis, les services étudient de manière fine les aides en vigueur pour permettre aux bénéficiaires de faire face notamment à la hausse des coûts de l’énergie. L’objectif est constant : lever les freins au retour à l’emploi : mobilité, logement, santé, garde d’enfants… Le parcours RSA de la Manche est un dispositif complet reposant sur un accompagnement « sur mesure » afin de sortir rapidement du dispositif RSA en bénéficiant d’un parcours adapté aux besoins exprimés et aux réalités de chaque bénéficiaire.
Traverser la Manche…à vélo !
Anticiper et préparer l’avenir d’un territoire, passe aussi par l’adaptation aux nouvelles réalités environnementales et sociétales. Dans ce domaine, la Manche, territoire attractif et touristique par excellence, mise notamment sur les mobilités dites douces et actives. C’est bien entendu le cas du vélo dont la pratique, loin d’être anecdotique, recouvre de forts enjeux de mobilité et de transition environnementale. Le Département consacre ainsi trois millions d’euros par an au Plan vélo tout au long de la mandature et développe plus de 500 kilomètres de réseaux cyclables.
Un investissement qui permet de doter le territoire d’infrastructures adaptées pour garantir continuité et sécurité aux usagers de tous âges. Pour atteindre ses objectifs, le Département a notamment engagé la construction d’un réseau cyclable d’intérêt départemental, un réseau qui, au-delà du loisir, rejoint des usages quotidiens et recouvre des enjeux économiques impor-tants. À cet ambitieux réseau cyclable d’intérêt départemental dont le développement au cours de ces prochaines années s’annonce spectaculaire notamment via un tour de la Manche par la côte et deux transversales reliant le Calvados à la côte ouest du département, la Manche expérimente un ingénieux programme de réaffectation de routes départementales en voies vertes.
Plusieurs routes interdites à la circulation de transit et limitées à 30 km/h pourraient en effet devenir des voies vertes ouvertes aux cyclistes, piétons et cavaliers. Deux expérimentations sont actuellement en cours. À moyen terme, ce sont potentiellement plus de 2 000 kilomètres de petites routes départementales très peu fréquentées qui pourraient devenir voies vertes.
Sobre et audacieux, en résumé !
Équilibre des mobilités et préservation de l’environnement
Exposée à bien des égards aux effets du dérèglement climatique et soucieuse de préserver son exceptionnel patrimoine naturel, la Manche se mobilise pour réduire son empreinte carbone. Elle est ainsi le premier département normand à avoir scellé un pacte d’engagement à l’horizon 2030 avec la Fédération Régionale des Travaux Publics de Normandie, l’Union Nationale des Industries de Carrières et Matériaux de construction de Normandie, Routes de France Normandie, le Syndicat National du Béton Prêt à l’Emploi, l’association Materrio Normandie. Véritable feuille de route pour les années à venir, « ce pacte vise à apporter des réponses concrètes et soutenables, pour nous, gestionnaires du réseau routier », selon Jean Morin, président du Département de la Manche.
Avec 8000 km de routes et de voies vertes, la Manche est maître d’ouvrage du réseau de voirie départementale le plus important de France. Comment concilier réseau routier fiable et efficace avec l’urgence climatique et les transitions de mobilités ? Cette question majeure, le Département entend la traiter à travers ce pacte, en travaillant, notamment, au développement d’une infrastructure bas carbone, à une meilleure intégration des infrastructures à leur environnement, à la conception d’infrastructures adaptables aux diverses formes de mobilité et à l’amélioration des conditions d’acceptabilité des infrastructures par les citoyens.
Une politique territoriale tournée vers les partenariats
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Forts de cette conviction, les élus départementaux de la Manche font du renforcement des partenariats territoriaux et de l’accompagnement financier des projets portés par les communes et intercom-munalités un pilier de leur mandat. Ces projets, touchant un vaste champ d’intervention, de l’éducation à l’environnement, en passant par le patrimoine, reposent sur des contrats basés sur un soutien financier, un partenariat clair et des critères d’éligibilité intégrant notamment la dimension de transition environnementale et inclusive. Les nouveaux Contrats de Pôle Urbain viennent ainsi compléter les Contrats de Territoire, à destination des EPCI, les Contrats de Pôle de Services, pour les bourgs centres, et le Fonds d’Investissement Rural. Le Contrat de Pôle Urbain est dédié aux cinq communes urbaines du département, à savoir Cherbourg-en-Cotentin, Saint-Lô, Coutances, Granville et Avranches.
Le Département a décidé de mettre des moyens à la hauteur des ambitions affichées, aussi l’assemblée départementale a-t-elle voté une hausse de son budget de politique territoriale pour atteindre 20 millions d’euros d’investissement par an en 2028. Concrètement, cela représente des aides budgétaires de 1 à 2,5 millions d’euros par commune pour des projets de « transformation durable du territoire ». Le 9 avril dernier, le président Jean Morin a signé le premier contrat de Pôle Urbain avec Granville qui permettra de soutenir la restauration d’une église, la création d’un pôle de cohésion sociale et le projet de requalification du centre-ville. Ce contrat garantit une aide du Département à hauteur d’un million d’euros, avec 200 000 € de bonification, sur un montant total d’investissements de 10 millions d’euros.
Particulièrement attentif à la qualité environnementale des projets et à leur dimension sociale, le Département souhaite, à travers ces différents contrats, traduire sa vision d’une politique territoriale capable d’accompagner les changements dans un esprit de responsabilité collective.
Préservation du littoral
L’anticipation et la résilience de ses actions, la Manche les traduit notamment à travers la préservation de son littoral maritime. Sur 674 km de côtes, un tiers de la façade maritime départementale est en recul et on dénombre près de 36 000 ha de zones basses situées sous la mer. Avec le changement climatique et l’accélération de l’élévation du niveau de la mer, les risques littoraux ne cessent de croître. Devant ce défi, le Département de la Manche accompagne et soutient les collectivités pour aménager et gérer durablement le littoral.
Cela passe notamment par de l’assistance technique dans la mise en œuvre de projets de gestion durable des risques littoraux, le suivi de l’évolution du trait de côte, des aides aux travaux de gestion « douce » du trait de côte ou à des opérations de repli stratégique et de recomposition spatiale « Jean Morin est par ailleurs président du groupe de travail Littoral au sein de Départements de France ».