Dans cette interview exclusive, François Genest, Directeur Général des Services du Conseil Départemental de l’Ain, nous dévoile les coulisses de son parcours dédié à la cause publique et son engagement profond pour moderniser l’administration départementale.
Pour commencer, pourriez-vous nous parler un peu de votre parcours jusqu’à devenir DGS du Conseil départemental de l’Ain ?
Mon parcours est dédié à la cause publique depuis le début. Avec une dimension d’abord politique. J’ai occupé des postes de directeur de cabinet, à la mairie de Saint-Germain-en-Laye comme dans le 17ᵉ arrondissement de Paris, avant de devenir le directeur de cabinet du Président de la Croix-Rouge Française, Jean-François Mattei pendant six ans. J’ai ensuite pris la direction générale du « Comité de la charte du Don en Confiance », première immersion dans le domaine de la direction opérationnelle.
Après des choix de vie personnels, je suis redevenu directeur de cabinet dans un EPCI de l’Ain. Lorsque son Président, Jean Deguerry,est devenu Président du Département en 2017, je l’ai naturellement suivi dans cette collectivité. Il m’a confié la direction générale des services il y a 3 ans, pour engager un mouvement de modernisation profond de la collectivité, notamment après une crise covid qui avait beaucoup impacté les équipes et notre fonctionnement.
Peu de nos concitoyens imaginent la mobilisation qui est la nôtre et surtout l’impact de notre action quotidienne.
Journaliste : Qu’est-ce qui vous a motivé à choisir cette voie, notamment dans l’engagement républicain et le service public ?
Cet attachement à l’intérêt général répond d’abord à une quête de sens donné à mon engagement professionnel au quotidien. Aujourd’hui, le rôle de DGS décuple ma motivation car il m’offre la possibilité d’oeuvrer concrètement pour l’intérêt général, qui plus est dans un département extrêmement dynamique, avec des équipes qui font preuve d’un engagement exceptionnel et qui sont prêtes à tous les dépassements.
Il faut de l’énergie pour moderniser une administration qui subit de plein fouet des mutations sociétales profondes et qui croule sous le poids des contraintes, la décentrer pour la rendre plus proche des attentes et des besoins de nos concitoyens et usagers, tout en portant les ambitions politiques fortes de nos élus qui répondent à nos défis les plus contemporains, notamment les transitions écologiques et numériques. Sans parler de l’équation financière d’un Département qui est de plus en plus complexe à résoudre.
Peu de nos concitoyens imaginent la mobilisation qui est la nôtre et surtout l’impact de notre action quotidienne.
Nous avons une obligation de résultat mais le chemin est tout aussi important que le but recherché
Pouvez-vous nous donner un exemple concret de projet ou d’action qui illustre votre impact au sein du Conseil Départemental ?
Je suis particulièrement attaché au projet d’administration que j’ai initié en 2021 « Pour un service public de référence » et qui me sert de ligne de conduite depuis lors. A la sortie de la crise Covid, il visait à redonner du sens et un cap stratégique à notre engagement collectif, en faisant le lien entre les ambitions de nos élus et la mutation des services vers des enjeux
clés tels que la relation à l’usager, la gestion de la data et l’impact de l’IA, mais aussi les exigences sans cesse plus grandes de conformité, de contrôle et d’évaluation, et surtout d’exemplarité de nos administrations. Le tout au service d’une stratégie d’attractivité, à la fois d’un département – l’Ain – qui souffre d’un déficit de notoriété et d’une collectivité qui n’est pas suffisamment perçue comme un employeur de premier rang.
Comment envisagez-vous l’évolution de votre poste dans les années à venir ?
Le rôle du DGS nécessite une capacité permanente d’anticipation, d’adaptation et de réaction face aux exigences du quotidien, aux maelstroms des réformes en tous sens et aux mutations plus profondes de notre société qui se morcèle chaque jour un peu plus.
Alors, il ne s’agit pas d’être un expert dans tous les domaines, mais plutôt d’incarner un leadership et de porter une ambition managériale pour guider les équipes et coordonner efficacement les projets. Nous avons une obligation de résultat mais le chemin est tout aussi important que le but recherché.
Un dernier mot pour vos homologues et les élus qui liront cette interview ?
Face à la complexité et à la diversité de notre environnement, le partage d’expérience est de plus en plus crucial. Avec un emploi du temps très chargé, échanger avec d’autres directeurs généraux est probablement ce qui me manque le plus. Alors je ne peux qu’encourager toutes les initiatives favorables à la mise en réseau et au partage d’expérience, avec l’ambition de participer un jour à ces mises en commun essentielles.