De la proximité.
Principal enseignement du baromètre 2024 de la confiance politique (enquête du CEVIPOF) : une méfiance envers les institutions et la politique plus prononcée en France que dans les deux autres pays étudiés : 70 % des Français déclarent ne pas se fier à la politique – cette proportion concerne 55 % des Italiens et 45 % des Polonais.
Défiance envers les partis politiques (20% de confiance), les réseaux sociaux (16% de confiance) en passant par les médias (28 % de confiance).
74 % des Français parlent de « dégoût », de « défiance » ou « d’ennui » pour caractériser leur rapport à la politique.
Mais cette méfiance diminue avec la proximité. Elle augmente à mesure qu’on s’approche du gouvernement : 28 % des sondés estiment pouvoir faire confiance au gouvernement alors qu’ils sont 75% pour le hôpitaux, 70% dans la police.
Les personnes interrogées font plus confiance (à 93 %) à la famille (+ 1 point), à 60 % aux maires (+ 3 points) et à 51% au Conseil départemental.
Ce baromètre paraît le meilleur plaidoyer pour une nouvelle étape de décentralisation issu du rapport attendu d’Éric Woerth.
Décentralisation… suite ?
Éric Woerth, chargé d’une mission sur la décentralisation et la clarification des compétences des collectivités, base d’un projet de loi annoncé, a écouté attentivement les associations d’élus, et nous a confié ses premières pistes de réflexions.
Il semble établi qu’il n’y aura pas de grand soir de la décentralisation, pas de suppression de niveaux de collectivité, comme cela avait été évoqué.
L’idée du retour à un impôt territorialisé ne semble pas faire son chemin car “remettre une contribution ne serait pas accepté” et serait contradictoire avec la volonté affichée par le gouvernement de vouloir baisser les impôts.
Concernant les Départements, il concède que « les compensations prévues ne sont pas les compensations réelles » et souhaite que les Départements et l’État se coordonnent pour plus d’efficacité au bénéfice des citoyens. Cela reste flou, très flou à un moment où les Conseils départementaux peinent à boucler leurs budgets avec une baisse des recettes et une augmentation importante des dépenses.
Il plaide pour une clarification des compétences avec un encadrement de chaque collectivité dans ses compétences obligatoires : « que les collectivités fassent ce qu’elles doivent faire et pas plus […]. L’argent qui est mis dans des compétences facultatives ne l’est pas sur les compétences obligatoires.”
Cela signifierait donc que les Départements se dégageraient notamment des politiques de santé. Voilà qui alimentera certainement les Assises nationales de l’accès aux soins organisées par le Journal des Départements le 13 juin prochain à Vendôme en Loir-et-Cher.
Les Assises nationales de l’accès aux soins le 13 juin à Vendôme
Car nos territoires sont confrontés à des défis criants en matière d’accès aux soins. Une baisse du nombre de généralistes sur l’ensemble du territoire, entraînant une augmentation du nombre de patients sans médecin traitant.
Entre 2017 et 2021, le taux de patients de plus de 17 ans sans médecin traitant est passé de 9,8 % à 11 %, touchant ainsi près de 6 millions de Français, dont une partie souffrant d’affections chroniques.
Quasi disparition de certaines spécialités médicales, comme la pédopsychiatrie, dans de nombreux départements, compromettant sérieusement la santé mentale des enfants et des adolescents.
Pénurie médicale qui affecte aussi les établissements médico-sociaux, tels que les EHPAD, qui peinent à recruter des professionnels qualifiés pour assurer le suivi des résidents.
Absence d’une action nationale concertée dans le domaine de la pédiatrie avec des conséquences graves, telles que des déprogrammations de soins, des transferts de patients et une augmentation de la mortalité infantile en France.
Pour répondre à ces défis pressants, les Assises nationales de l’accès aux soins permettront de présenter les expériences qui ont réussi.
Élus, institutionnels, professionnels de la santé, entreprises débattront, avec la volonté de proposer des solutions pratiques que l’on retrouvera aussi dans le « village des solutions ».
Ateliers et tables rondes permettront de présenter les formules qui fonctionnent ailleurs, mais aussi les difficultés à les mettre en place.
Le Journal des Départements, le Conseil départemental de Loir-et-Cher et Territoire Vendômois organisent cette journée à Vendôme (à 42 minutes de Paris en TGV).
Parce qu’il s’agit d’une des principales préoccupations de nos concitoyens, nous vous attendons nombreux pour échanger et vous informer.