L’histoire du gaullisme pourrait s’apparenter à celle d’un seul homme, tant le personnage est flamboyant. Seulement voilà, le Général avait ses généraux, à la fois ambassadeurs de sa parole, conseillers de l’ombre, négociateurs, connus sous le nom de « barons du gaullisme ».
A l’origine au nombre de cinq (Jacques Chaban-Delmas, Michel Debré, Jacques Foccart, Roger Frey et Olivier Guichard), ils ont animé et dirigé la vie politique de la droite de 1947 à 1995, lui donnant deux Premiers ministres, agissant en faiseurs de roi lors des élections et en gardiens de la mémoire face à Georges Pompidou, Valéry Giscard d’Estaing puis Jacques Chirac.
Leur histoire traverse ainsi le XXe siècle. Ces seigneurs ont parfois élargi leur cercle, ainsi aux anciens Premiers ministres Maurice Couve de Murville et Pierre Messmer, mais aussi à des figures comme André Malraux, Albin Chalandon, Pierre Mazeaud.
A travers une série d’archives inédites, mais aussi des entretiens avec les derniers contemporains de la période, Pierre Manenti brosse le portrait de ces hommes de l’ombre, questionnant à travers eux les méthodes politiques du général de Gaulle, ses combats mais aussi son legs.
Agression de l’Ukraine par la Russie en 2022, menace répétée de la Chine sur Taïwan, attaque d’Israël par le Hamas en 2023, réarmement global depuis une décennie : l’Europe assiste en spectatrice médusée à la dégradation de son environnement géostratégique. Pour nous préparer aux prochains chocs, Thomas Gomart analyse l’interconnexion des conflits.
Une double accélération géopolitique et géoéconomique est à l’oeuvre sur fond de rivalité croissante sino-américaine, de rapprochement sino-russe, de renforcement de l’OTAN et d’émergence politique du « Sud global ».
L’auteur pointe le danger de ces zones pivots où se concentrent les échanges vitaux : les mers de Chine avec ses flux de microprocesseurs dans le détroit de Taïwan, la péninsule arabique et son trafic continu d’hydrocarbures, la Méditerranée orientale où transite le blé.
Il s’attache à relier les trajectoires simultanées de la Russie, de l’Iran et de la Corée du Nord, à travers lesquels se combinent trois crises nucléaires potentielles.
Face à l’accélération, les Européens se retrouvent de plus en plus seuls. Il est temps pour eux d’éprouver leur volonté d’agir et leur capacité à rester dans l’histoire. Cela commence par un exercice de lucidité. En seront-ils capables ?
Dwight Eisenhower (1890-1969) a marqué son époque comme peu d’hommes. Général cinq étoiles, homme du Jour J, chef de guerre, président des États-Unis, il a été l’un des acteurs majeurs de l’histoire américaine mais aussi internationale, de la Seconde Guerre mondiale au début des années 1960.
En 1945, à la tête d’une coalition sans précédent, il a réussi cinq débarquements – en Afrique du Nord, en Sicile, en Italie, en Normandie et en Provence – qui lui ont permis de libérer la France et l’Europe occidentale et d’obtenir la reddition de l’Allemagne nazie.
Cinq ans plus tard, en 1950, alors que le monde est entré en guerre froide, Ike est choisi par les responsables occidentaux pour mettre sur pied les forces armées de l’Otan.
Dwight Eisenhower a aussi été un homme d’État, le 34e président des États-Unis (1953‑1961), qui a dirigé une Amérique sûre de son American Way of Life, de sa superpuissance économique, politique et militaire et qui incarne par excellence le temps du « siècle américain ».
Sa présidence a été rythmée par des crises de politique étrangère, dont celle de Suez en 1956, mais les États-Unis ont connu avec lui huit années de paix, une situation qui ne se reproduira plus avant les années 1990.
En s’appuyant sur l’historiographie militaire et politique la plus récente, mais aussi sur des archives familiales, Hélène Harter nous fait découvrir, pour la première fois en français, une figure modérée et populaire de l’histoire américaine.
Grand reporter de guerre à une époque où les hommes occupaient le terrain, Patricia Allémonière décide que sa passion pour le métier ne l’empêchera pas d’avoir un enfant. En 1993, elle accouche et repart presque immédiatement en Bosnie.
Désormais, elle devra assumer, d’un côté, les combattants, les victimes, les sans-voix qu’il faut rencontrer, filmer, faire témoigner et, de l’autre, éduquer une petite fille qui grandit souvent loin de sa mère.
Cette recherche constante d’équilibre entre absence et présence, entre horreur et douceur, est au coeur de ce magnifique témoignage de femme engagée dans le bruit et la fureur du monde. Bosnie, Kosovo, Algérie, Rwanda, République démocratique du Congo, Iran, Afghanistan, Irak, Syrie, Yémen… aux souvenirs, aux rencontres, à la peur et parfois à l’espoir, s’ajoutent au coeur du chaos les pensées d’une mère éloignée de son enfant.
Commence alors un échange téléphonique qui va durer plus de vingt ans. Un livre puissant et bouleversant qui résonne comme un cri du coeur.
Le logement est l’espace dans lequel chacun d’entre nous passe le plus clair de son temps, l’espace qui nous construit, conditionne nos réussites comme nos échecs et fait de nous ce que nous sommes.
Il est en outre celui auquel nous consacrons une part majeure de nos dépenses. D’un côté, nous vivons une profonde crise sociale, où les plus fragiles risquent de ne plus pouvoir se loger dans des conditions décentes, de l’autre, nous faisons face à une urgence écologique qui nous oblige à prendre des mesures drastiques pour préserver notre avenir.
Les opposer systématiquement est absurde, irresponsable et stérile, alors que nous avons tout à la fois le pouvoir et le devoir d’améliorer le quotidien des Français. Si nous ne voulons pas vivre assis sur une bombe sociale à retardement, chacun doit avoir accès à un logement lui permettant de se construire une belle vie, car, au fond, c’est le logement qui fait le citoyen.
Tel est le constat dressé par Jean-Philippe Dugoin-Clément, maire de Mennecy et Vice-Président du Conseil régional d’Île-de-France en charge du logement.