La Saône-et-Loire, le bon goût avant tout
Impossible d’évoquer la Saône-et-Loire sans parler de son terroir viticole aux climats inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Indissociable du (grand) vin, la Bourgogne du Sud est le paradis des fins palais. Vins rouges comme blancs règnent en majesté sur le plus vaste vignoble de Bourgogne qui compte pas moins d’une trentaine d’Appellations d’Origine Contrôlées (AOC).
Chalonnais, Mâconnais, Beaujolais…et même Brionnais autant de vins et de paysages qui invitent au voyage. Pour découvrir ces richesses, les visiteurs ont le choix. Caves familiales ou oenotourisme au Hameau Duboeuf à Romanèche-Thorins ou à la Cité des Climats et vins de Bourgogne à Mâcon, chacun trouvera la formule qui lui convient pour découvrir et déguster.
Qui dit bons vins dit belles tables… et là encore, la Saône-et-Loire ne faillit pas à sa réputation de terre de gastronomie par excellence. Volaille de Bresse, Bœuf de Charolles, beurre de baratte, chèvre Charolais et Mâconnais… font le bonheur des gastronomes qui trouveront aux quatre coins du département des tables exceptionnelles dont un restaurant trois étoiles au guide Michelin, la Maison Lameloise à Chagny, et un deux étoiles, L’Amaryllis à Saint-Rémy.
La Saône-et-Loire peut s’enorgueillir d’être l’un des départements les plus gourmets de France, et les visiteurs du monde entier ne s’y trompent pas. La Route 71, permet de découvrir en détails les offres oenotouristiques et gastronomiques et de préparer au mieux son séjour en terre saône-et-loirienne : télécharger l’application Route 71 – plus d’infos sur www.destination-saone-et-loire.fr
Histoire du département de la Saône-et-Loire
Terre d’élevage et d’industrie, la Saône-et-Loire porte une histoire riche, parfois méconnue. L’essor industriel du XIXe siècle a en effet pu éclipser l’exceptionnelle richesse patrimoniale de ce département demeuré très authentique, dont les paysages naturels autant que gastronomiques, font le bonheur de ceux qui prennent le temps de le découvrir. Le Journal des Départements fait les présentations. Coup de cœur garanti.
Carte du département de la Saône-et-Loire
Repères historiques
Terre fertile et point de passage entre le nord et le sud de la France, la Saône-et-Loire connaît, depuis la préhistoire, une intense activité humaine. Nombreux sont les témoins de ce passé, à l’image du « Cros du Charnier » site de chasse fréquenté depuis plus de 50 000 ans, au pied de la célèbre Roche de Solutré, aujour-d’hui Grand site de France Solutré Pouilly Vergisson, où se situe désormais un important musée de la préhistoire. Autre lieu remarquable, les grottes d’Azé devenues un haut lieu touristique du département, préservé en espace naturel sensible.
Au VIe siècle avant notre ère, les Éduens, puissant peuple de la Gaule celtique, s’installent dans la région et étendent leur influence depuis Bibracte, dont ils font leur capitale. Alliés des Romains au cours du IIe siècle av. JC, ils se rallient finalement à Vercingetorix avant d’entamer leur déclin au début de notre ère.
L’essor du christianisme aura une importance majeure sur la physionomie et le patrimoine du territoire au cours du Moyen-Âge. Ceci, tout particulièrement sous l’influence de l’ordre clunisien qui présidera à la construction de chefs-d’œuvre de l’art roman telles que la cathédrale Saint Lazare d’Autun, l’Abbaye de Cluny, l’abbaye Saint-Philibert à Tournus ou la basilique de Paray-le-Monial. Plus de 300 communes de Saône-et-Loire possèdent un édifice roman, c’est dire la richesse et la diffusion de cet art médiéval !
Le Moyen-Âge est également marqué par les invasions à répétitions. Vandales, Huns, Burgondes, Francs, Sarrazins, Normands, Hongrois se succèdent au long du premier millénaire et sèment ruines et désolation sur leur passage. Pour faire face à ces invasions, les seigneureries locales dressent des châteaux-forts dont il nous reste de spectaculaires vestiges, à l’image du château de la famille Brancion à Martailly-lès-Brancion.
Le département de Saône-et-Loire, partie méridionale de la Bourgogne, voit officiellement le jour le 4 mars 1790. Mâcon en devient la ville préfecture.
Cette structuration administrative va de pair avec le début de l’essor industriel du département. Terre agricole au sous-sol très riche, le Saône-et-Loire entre dès la fin du XVIIIe siècle dans l’ère industrielle avec la création de la fonderie royale au Creusot par De Wendel et Wilkinson. Mâcon, Gueugnon ou Neuvy-Grandchamp deviennent également des villes dont les industries métallurgiques créent de l’emploi et attirent toute une nouvelle population ouvrière. C’est l’avènement de grandes firmes et d’un paternalisme industriel symbolisé par une entreprise comme les aciéries et forges Schneider au Creusot. C’est aussi le temps des grandes luttes ouvrières, à l’image des grèves minières de Montceau-les-Mines.
Comme toute la France, la Saône-et-Loire paie un lourd tribut au XXe siècle, du fait des guerres, mais également d’un exode rural massif.
La dimension spirituelle est constitutive de la Saône et Loire
Territoire au patrimoine historique et architectural remarquable, et à l’héritage industriel très marqué, la Saône-et-Loire est également un département où la spiritualité a une place particulière. En effet, croyants ou curieux viennent du monde entier à Cluny, Taizé, Paray-le-Monial, Rimont où se tiennent d’immenses rassemblements religieux et pèlerinages. La Saône-et-Loire accueille aussi l’un des plus grands temples bouddhistes d’Europe, premier temple himalayen, PaldenShangpa à La Boulaye, plus connu sous le nom de « temple des mille bouddhas », ainsi qu’un grand centre orthodoxe.
Département de caractère qui fait aujourd’hui le bonheur des amoureux de culture, de nature et de gastronomie, la Saône-et-Loire n’hésite plus à affirmer ses atouts et à assumer ses ambitions touristiques et démographiques. Cette stratégie d’attractivité est d’ailleurs au cœur de la politique touristique départementale, notamment avec la toute nouvelle application « Route71 ».
Quelques figures de la Saône-et-Loire
Marguerite Boucicault ou l’histoire d’une petite gardienne d’oies illettrée devenue fondatrice d’un des plus grands magasins parisiens : « Le Bon marché ».
Née d’une mère célibataire dans le village de Verjux, Marguerite Guérin connaît une enfance misérable. Suivant sa mère à Paris, elle devient blanchisseuse puis commerçante. Elle apprend à lire et compter et travaille sans relâche.
Avec Aristide Boucicault, lui aussi commerçant, qui deviendra son mari, ils vont développer un projet de grand magasin que Zola décrit avec génie dans le célèbre « Au bonheur des Dames ». Veuve en 1877, Marguerite poursuit seule l’incroyable développement du Bon Marché.
Très préoccupée de donner une dimension sociale à ce succès, Marguerite met en place de nombreuses mesures sociales auprès des salariés et devient une importante mécène. Cette philanthropie trouvera son expression la plus saisissante au lendemain de sa mort puisqu’elle lèguera l’intégralité de son immense fortune à des œuvres de bienfaisance, des œuvres sociales, des établissements de santé et du mécénat culturel. Fidèle à son département d’origine, elle financera notamment un pont au-dessus de la Saône pour désenclaver son village natal de Verjux.
Étonnante carrière que celle d’Alphonse de Lamartine, à la fois grand poète et homme politique de premier plan au XIXe siècle ! Natif de Mâcon, Lamartine devient maire de Milly en 1812, et embrasse parallèlement une une carrière littéraire. Il connaît rapidement le succès. Ainsi, Les Méditations poétiques, écrites dans le deuil de son premier amour Julie, le rendent très célèbre.
Élu député en 1833, il occupera une place de plus en plus importante dans le paysage politique. Mais c’est bien lors de la révolution de 1848 qu’il atteint son apogée en tant que figure de proue du mouvement. Entre 1848 et 1851, il occupe les sièges de Président du Conseil général de Saône-et-Loire, de député, et d’éphémère ministre des Affaires étrangères. L’arrivée au pouvoir de Napoléon III marque un coup d’arrêt à son parcours politique, puisqu’il fut l’un des premiers opposants du futur empereur.
Isolé et désargenté, Lamartine termine tristement sa vie, mais laisse derrière lui une grande œuvre poétique et une marque importante dans l’histoire politique française du XIXe siècle. Son village de Milly a été rebaptisée Milly-Lamartine en 1902.
Première européenne à être allée dans l’espace, Claudie Haigneré est née le 13 mai 1957 au Creusot. Issue d’une famille de mineurs, cette femme de sciences connaît un impressionnant parcours qui l’amène à tutoyer les sommets, et même les étoiles ! Bachelière à quinze ans, elle se tourne d’abord vers la médecine qu’elle exerce plusieurs années, puis vers la médecine spatiale, avant de devenir spationaute. Sa première mission se déroule en 1996 à bord de de la station orbitale Mir.
En 2001, elle est cette fois ingénieur de bord n°1 à bord de la station spatiale internationale. Ministre à deux reprises, présidente d’Universcience, conseillère auprès du directeur général de l’Agence spatiale européenne, celle qui fut surnommée « Bac +19 » est un modèle de réussite et d’excellence scientifique qui plaide aujourd’hui pour une plus grande place de l’Europe dans l’exploration spatiale. La Saône-et-Loirienne a été élevée en décembre 2023 à la dignité de Grand-Croix dans l’Ordre national du mérite.
Peu de vies sont aussi intimement liées aux soubresauts politiques d’un pays que celle de Talleyrand. Cet aristocrate devenu évêque d’Autun a traversé pas moins de neuf régimes politiques, en y occupant à chaque fois une place stratégique. Il fut ainsi présent aux couronnements de Louis XV, de Napoléon, et de Charles X ! Difficile de résumer en quelques lignes le parcours de ce jeune aristocrate au pied bot dont les talents de diplomate et l’habilité politique ont fait de lui l’un des personnages les plus fascinants de notre époque moderne. Ordonné prêtre en 1779, il gravit les échelons en fréquentant les milieux politiques de son époque, notamment orléanistes.
Nommé évêque d’Autun en 1788, il participe à ce titre aux États Généraux de 1789. Cet événement fait basculer son parcours puisqu’il occupera lors de la Révolution une place majeure, notamment en appelant à la confiscation des biens du clergé. Après les troubles de la Révolution et une période d’exil, il devient ministre sous le Directoire puis durant le Consulat et l’Empire. De la Restauration à la Monarchie de Juillet, Talleyrand est de tous les régimes, ce qui lui vaut de nombreux ennemis et le surnom de « Diable boiteux ». Avec Talleyrand, la réalité a souvent dépassé la fiction et l’admirable biographie que lui a consacré Emmanuel de Waresquiel est une plongée vertigineuse dans les vies de cette figure insaisissable.