A peine nommé, le gouvernement Attal subit de nombreuses critiques.
Chacun y va de son appréciation.
Les mêmes qui demandent un gouvernement resserré s’offusque maintenant de voir disparaitre « son » ministère : le logement, la santé, la fonction publique… Tout s’écroulerait donc par l’absence d’un ministre dédié. Ils y voient un manque de considération et un signe de désintérêt de l’Etat pour eux.
Et pourtant les mêmes nous expliquaient doctement qu’un ministre ne servait à rien !
La multiplication des chaînes d’informations pousse à la polémique. Alors, il faut monter en épingle les réparties maladroites de Madame Oudéa Castera, moquer Rachida Dati ou l’âge du Premier ministre.
Les journalistes qui moquent le manque de fond des politiques adorent s’attarder sur les détails, les petites phrases. Ils cherchent le mot qui fait mouche, celui qui sera repris, au risque d’abandonner tout esprit de réflexion.
Alors, on se gausse : j’entends dire que les ministres devraient suivre une formation à la communication pour leur éviter toute gaffe. En fait, on souhaite des propos lisses de façon à ne gêner personne quitte à ne plus rien dire, quitte à affadir toute prise de position.
Ce qui nous intéresse au-delà de ces polémiques, c’est de savoir si le Premier ministre sera apte à mener une équipe, s’il pourra faire avancer les dossiers, s’il pourra conduire la politique de la nation puisque tel est son devoir d’après la Constitution…
Avec l’absence de majorité, on peut en douter.
Cela n’a pas empêché le Président de la République de donner des orientations.
En ce qui concerne la décentralisation et la réorganisation territoriale, le Président n’a fait qu’une rapide allusion au millefeuille.
La mission confiée à Éric Woerth semble particulièrement délicate et il rencontre actuellement des associations, groupes de pressions qui expliquent qu’il faut plus de décentralisation et ne rien bouger.
Comme si les élus traumatisés par la réforme Hollande sur les grandes Régions et les grands cantons, voulaient surtout rester en l’état.
Certes, inconfortable à bien des égards, mais rassurant.
Alors, on se trouve un ennemi commun en la personne de l’État qui asphyxie les collectivités, les corsette dans des normes chaque jour plus compliquées et coûteuses.
L’ennui c’est que ce discours répété depuis les débuts de la décentralisation est devenu moins audible.
Or, les vraies difficultés financières sont présentes pour les départements, avec des complications pour boucler les budgets 2024 et la quasi impossibilité d’établir celui de 2025 pour de nombreux départements.
Mais la haute administration d’État pense qu’il y a de l’exagération dans ces appels et affirment qu’il y a des marges de manœuvre.
La comme dans d’autres domaines, il faut, me semble-t-il s’appuyer sur ce qui marche dans les territoires.
Les initiatives foisonnent pour faire sans médecins ou attirer ceux-ci dans les déserts médicaux. Ces solutions, elles seront présentées lors des Assises nationales d’accès aux soins organisées le jeudi 13 juin à Vendôme.
Le Journal des département, le Conseil départemental de Loir-et-Cher et la ville de Vendôme organisent ensemble cette importante manifestation.
L’occasion de découvrir ce que les autres font dans tous les territoires français, grâce à des tables rondes, des ateliers, un village des solutions…
Une date à noter dès maintenant.
Bonne lecture