Simone VEIL, les combats d’une immortelle, par Laurence VERNET
La vie de Simone Veil est à la fois connue de tous et de personne.
En effet, certains moments de son parcours tant politique que personnel sont si célèbres que nous avons parfois l’impression de tout savoir d’elle.
Pour toujours, Simone Veil (née Jacob) sera associée aux rescapés des camps de la mort, elle qui vécut les horreurs d’Auschwitz-Birkenau avec sa mère et ses sœurs en 1944.
Pour l’éternité, elle sera liée au président Valéry Giscard d’Estaing, et surtout à la loi sur la dépénalisation de l’avortement votée en 1974.
Mais que savons-nous d’autre sur elle ? Se rappelle-t-on qu’elle fut la première présidente du Parlement européen en 1979 ? Sait-on que, parmi toutes les fonctions qu’elle occupa au cours de sa carrière, celle qu’elle préféra fut celle de membre du Conseil Constitutionnel (1998-2007) ? Parce qu’elle mit toute sa vie au service ces autres – et surtout des femmes –, faut-il pour autant faire d’elle une icône du féminisme ?
Revenant sur tous les combats sociaux et politiques menés par Simone Veil, cette biographie cherche aussi à percer l’être.
Femme forte mais parfois dure, traditionnelle mais progressiste, attachée à la nation française mais pour la construction européenne, l’ancienne ministre, députée et magistrate est un personnage complexe qui ne cesse de surprendre.
S’appuyant sur de nombreuses archives (fonds Simone Veil aux archives nationales, etc.) et sur des entretiens inédits (notamment avec sa famille proche), l’historienne Laurène Vernet nous plonge au cœur de la carrière et de la vie hors du commun de la cinquième femme panthéonisée.
Secrets de vie, par Catherine NAY
En quelques pages, elle cerne l’originalité d’un caractère, éclaire les aspects les plus inattendus de chacun de ceux qu’elle rencontre pour recueillir leurs confidences, sonder leurs états d’âme. Moments de vérité exceptionnels, restitués avec une acuité de style et une finesse psychologique sans égales parmi les grands observateurs d’aujourd’hui.
Ce qui intéresse Catherine Nay en premier lieu ? La « pâte humaine », autrement dit les véritables ressorts d’un individu, ses secrets d’enfance, sa part d’intimité, l’arrière-plan personnel où s’est joué son parcours. Telles sont les clés qu’elle est allée chercher auprès de personnalités aussi diverses par leur trajectoire, leurs origines, leur tempérament que Philippe de Gaulle, Roland Dumas, Hélène Carrère d’Encausse, Édouard Balladur, Gérard Larcher, Édouard Philippe,
le général Georgelin, François Pinault ou Giuliano da Empoli.
Chaque fois, c’est la justesse du détail, la précision de l’anecdote, la vivacité du trait qui font merveille et en disent souvent plus long sur la complexité d’un être que bien des biographies.
Une histoire française, par Alain JUPPÉ
Il ne se destinait pas à la vie politique, pourtant sa carrière sera exceptionnelle. C’est en faisant ses débuts à Matignon en 1976, aux côtés de Jacques Chirac, qu’Alain Juppé attrape un virus qui ne le lâchera plus.
Dans ses Mémoires passionnants, l’homme raconte près de cinquante ans de vie publique – plusieurs fois ministre, Premier ministre et maire de Bordeaux – et la chance d’une vie si intense.
Il se livre sans fard sur son enfance à Mont-de-Marsan, ses racines catholiques, son amour des livres, son attachement à sa famille, à sa terre landaise, sa timidité raide. « Si l’on me trouve parfois sec, c’est mon mimétisme avec le pin des Landes. » Il revient sur ses succès, ses blessures, ses échecs, ses convictions et son éternel optimisme.
Avec sincérité et gratitude, voici Une histoire française, celle d’un engagement sans faille pour notre pays.
C’était Georges, mon père, par Alain POMPIDOU
Dans Le Sursaut, il raconté le redressement gaulliste de 1958, et dans La Belle Époque, la gestion de « mère de famille » des années Pompidou et Giscard.
C’était un autre siècle. Mais les décennies suivantes, que Franz-Olivier GIESBERT essaie de faire revivre ici, celles de Mitterrand, Chirac, même Sarkozy et Hollande, nous paraissent elles aussi lointaines, avec leurs promesses et leurs ombres : bicentenaire de la Révolution, chute du Mur, 11 Septembre, irruption des « lieux de mémoire » et éclatement concomitant de notre roman national.
Mitterrand prétendait « changer la vie » en 1981. Onéreuse illusion. La présidence Chirac s’est enrayée sitôt commencée, marquée pourtant par quelques décisions mémorables. Le repli s’est poursuivi, bon an mal an, sous leurs successeurs, qui n’ont pas toujours démérité. La France n’a certes pas encore touché le fond, mais elle s’est laissée aller, au point de ne plus maîtriser ni ses comptes publics ni ses flux migratoires.
Sans oublier le délitement de l’autorité qui ronge nos âmes, notre industrie qui se défait, comme notre moral, et la juxtaposition des ghettos communautaires sous l’égide du « vivre-ensemble ».
Ce qui n’empêche ni les plaisirs, ni les rires, ni les joies, ni les chansons de Véronique Sanson et de Francis Cabrel qui égaient notre vie, ni la nostalgie de ceux qui nous ont quittés sans jamais partir – Aragon, Barbara, Johnny Hallyday, Belmondo…
Puisant dans mes carnets et le Journal qu’il a tenu pendant des années, Giesbert a voulu raconter comme il avait vécu ce temps de faux espoirs et de vraies ruptures, dans un va-et-vient entre nos perceptions d’alors et notre regard d’aujourd’hui. Avec la conviction qu’il n’y a jamais de fatalité en histoire.
Chroniques des territoires – Comment les régions ont construit la nation, par David CHANTERANNE
L’histoire de France ne se conjugue pas au singulier. La centralisation commencée au XVIIIe siècle, confirmée par la Révolution française et achevée par l’Empire, a organisé un pays autour de sa capitale. Il n’y aurait de France que parisienne. A l’image de notre pouvoir, l’histoire serait « centralisée » .
Or, de la fin de l’Antiquité au XXe siècle, les événements démontrent exactement le contraire.
Les drames et les triomphes de la France ont eu, au moins à parts égales, pour théâtre la province et Paris.
De la fondation de Marseille par les Phocéens à la rencontre du chancelier Adenauer et du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-Eglises, en passant par la libération d’Orléans par Jeanne d’Arc, l’entrée de Napoléon à Grenoble au début des Cent-Jours ou encore la défense de Belfort par Denfert-Rochereau pendant la guerre de 1870, il revient sur le rôle décisif et parfois méconnu des régions dans la construction de la nation.
Outre de rappeler, avec verve et clarté, le récit de ces événements fondateurs, l’historien mène une enquête de terrain afin d’identifier ce qu’il reste, concrètement ou symboliquement, de ces vestiges du passé. A la redécouverte des multiples phénomènes et situations politiques, économiques, militaires ou culturelles, il interroge la force des lieux, les raisons de leur puissance, les causes qui en ont fait des mythes et, parfois, celles qui les ont fait oublier.
Un récit passionnant et un essai magistral, où il est enfin rappelé que la France ne serait rien sans ses provinces, et que son indépendance elle-même tient aux exploits réalisés aux quatre coins de son territoire.