1. Cédric Gourin, pouvez-vous vous présenter ?
Les étagères de la bibliothèque, à la maison, sur lesquelles s’entremêlent livres, bibelots et souvenirs familiaux, parlent mieux de votre invité que je ne pourrais le faire (rires). Je suis un passionné de bouquins, à la collection éclectique, curieux des mots et de littérature autant que du livre-objet. J’aime le livre, l’imprimé, ses caractères, les papiers sur lesquels s’écrivent des vies.
Pendant un quart de siècle, à partir de 19 ans, j’ai eu le bonheur d’écrire dans la presse quotidienne régionale, d’abord comme correspondant local, puis comme journaliste au Berry républicain, puis à La Montagne et à La République du Centre, dont j’ai été le rédacteur en chef, avant de faire le choix d’une autre voie.
L’écriture reste mon activité première au Conseil départemental du Cher, à Bourges, où le Président Jacques Fleury, ancien collègue journaliste élu en juillet 2021, m’a proposé de le rejoindre, d’abord comme « plume » au groupe politique majoritaire, puis comme chef de cabinet en octobre 2022.
2. Pourquoi ce livre ? Une réhabilitation ?
Cet ouvrage, Au nom du peuple français, s’est imposé de lui-même. A partir de 2004 et treize ans durant, j’ai suivi intensément la vie politique puydômoise et auvergnate pour La Montagne.
C’est là que j’ai rencontré Michel Fanget, alors conseiller municipal clermontois d’opposition, président du MoDem 63.
Nous avons toujours eu des échanges très respectueux. Ils se sont prolongés après mon départ d’Auvergne en 2017, année où il a été réélu à l’Assemblée nationale (il l’avait déjà été en 1993).
Avec beaucoup de peine et d’incompréhension, j’ai suivi le procès du médecin Michel Fanget, condamné pour avoir voulu bien faire en délivrant des arrêts-maladie à une personne qui cumulait indemnités de la Sécurité sociale et de Pôle Emploi.
La sanction a été lourde en première instance : de l’emprisonnement avec sursis pour complicité d’escroquerie, une amende et surtout une peine complémentaire d’inéligibilité de 5 ans avec exécution provisoire.
Un couperet ramené, en appel, en mai 2022, à deux ans de privation du droit d’éligibilité, mais toujours avec exécution provisoire.
Sans avoir à motiver leur décision, les juges l’ont empêché de se représenter aux législatives de juin 2022.
Aussi, quand il m’a appelé au printemps 2023 pour m’expliquer qu’il était à la recherche d’un journaliste pour écrire un livre sur son épreuve judiciaire, j’ai accepté la proposition de cet humaniste, un homme dévoué aux autres depuis toujours.
Avec ce livre, préfacé par le député Jean-Louis Bourlanges, et postfacé par le bâtonnier et ténor du barreau Gilles-Jean Portejoie, Michel Fanget, élu régional en Auvergne-Rhône-Alpes, contribue au débat sur l’automaticité de la peine complémentaire d’inéligibilité et sur l’exécution provisoire.
3. Écrire : une nouvelle expérience ?
Écrire est un loisir agréable à partager. J’ai eu la chance de préparer un film documentaire sur la ligne de démarcation pour France Télévisions et, depuis mon premier ouvrage en 2008, consacré au puy de Dôme, j’ai multiplié les mises en lumière de mes lieux d’attache entre Berry, Loiret et Bretagne.
Le travail de recherche pour écrire la biographie de Mgr Hippolyte Simon, ancien archevêque de Clermont-Ferrand (1996-2016) et vice-président de la Conférence des évêques de France, publiée en 2011, restera un souvenir d’une grande intensité.
Je travaille actuellement à plusieurs autres projets, dont un sur la chasse, une passion française.