Éric Woerth a entrepris une mission de six mois sur la décentralisation, un domaine que le président Emmanuel Macron souhaite réformer en raison de son organisation jugée confuse et coûteuse.
Certains, dans leur hâte réformatrice, prônent l’élimination des communes et des départements, critiquant cette structure ancienne au nom d’une modernité prétendue. Pourtant, toucher à ce système éprouvé nécessite une approche prudente, comme le souligne à juste titre Xavier Patier, affirmant que « supprimer les départements est l’idée neuve de ceux qui n’ont aucune idée. »
Éric Woerth lui-même, lors du Congrès des maires, a exclu toute proposition de suppression d’un niveau, conscient de la difficulté et de l’opposition des élus. Cependant, le risque subsiste de vider les départements de leurs compétences, de poursuivre l’étranglement financier et de les réduire à des exécutants subalternes d’un État omnipotent.
Nombreux sont ceux qui perçoivent une recentralisation insidieuse, avec des systèmes de plus en plus complexes, des normes contradictoires et des appels à projets conditionnant les financements à une soumission totale à l’État. Ce dernier, endetté et paralysé, continue de créer des systèmes déconnectés et compliqués, comme en témoigne le récent dispositif introduit par le pack Jeunes Majeurs. Une réaction tardive de la secrétaire d’État, Charlotte Caubel, qui annonce des consultations et des concertations pour corriger cette décision malavisée, soulève des interrogations sur l’efficacité de ces remous mentaux.
Lors des Assises des Départements, ces questions ont animé les débats. Le Journal des Départements a consacré un numéro spécial à cet événement et à la Collectivité européenne d’Alsace, soulignant les prises de parole et les enjeux. Un remerciement chaleureux à tous pour cet accueil et ce partenariat fructueux.
Au cœur des préoccupations émerge une interrogation sur la réelle volonté de réforme ou la simple gesticulation visant à créer l’illusion d’améliorations. La complexité persistante du système des collectivités territoriales et la nécessité de réformes justes et efficaces demeurent des défis majeurs. Les déclarations de certains acteurs politiques suscitent des inquiétudes quant à une possible détérioration du paysage administratif, sans prise en compte des spécificités et de l’utilité des structures existantes.
En cette période d’incertitude, où les collectivités locales ressentent le poids des normes et des décisions souvent émanant d’un État en quête de solutions, le besoin d’un dialogue ouvert et constructif entre les différentes parties prenantes s’avère essentiel. Les Assises des Départements ont fourni une tribune pour ces discussions, et le Journal des Départements a joué un rôle actif dans la diffusion d’informations cruciales.
L’avenir de la décentralisation en France se dessine dans un contexte où la concertation et la compréhension mutuelle entre l’État et les collectivités revêtent une importance particulière. Il est impératif d’œuvrer vers des réformes équilibrées, préservant les acquis tout en explorant des améliorations nécessaires. Ce processus complexe nécessite l’engagement de tous les acteurs, avec une attention particulière portée à la préservation des compétences locales et à la garantie d’une représentation adéquate des citoyens dans les prises de décision.
En somme, la décentralisation doit être abordée avec prudence et intelligence, évitant les solutions simplistes au profit d’une réflexion approfondie sur les besoins et les aspirations des territoires. Le Journal des Départements continuera à jouer un rôle central dans la diffusion d’informations éclairées et dans la promotion d’un dialogue constructif pour l’avenir des collectivités territoriales en France.
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