Sortie du tout nouveau livre de Jérôme Fourquet, « La France d’après – Tableau politique », édité par Le Seuil.
À cette occasion, Jérôme Fourquet se voit décerner le Prix Aujourd’hui, une récompense attribuée à un ouvrage politique ou historique éclairant la période contemporaine.
Dans « La France sous nos yeux », les auteurs Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely nous offrent une perspective unique sur les profondes mutations économiques, sociales, paysagères et culturelles que notre pays a connues du milieu des années 1980 à nos jours.
De cette grande métamorphose est né l’ouvrage « la France d’après », « c’est-à-dire la France contemporaine, qui diffère singulièrement de la France d’avant ».
Dans ce passionnant ouvrage, Jérôme Fourquet explore,
les profondeurs de notre société et dresse un tableau complet de la situation politique, sociale, économique et culturelle de notre pays.
Sous l’influence conjuguée de la société de consommation, de la désindustrialisation, de la déchristianisation, de l’islamisation et de l’américanisation.
Cette plongée politique permet plus globalement de saisir les nouveaux contours socio-économiques et culturels de la France d’après, appuyée par un corpus de cartes, tableaux et graphiques inédits.
Entretien exclusif de Jérôme Fourquet qui revient sur la genèse de ce projet :
Votre nouveau livre constitue le troisième volet d’une série de travaux portant sur la France contemporaine, précédé par
« L’Archipel français » et « La France sous nos yeux ». Pourquoi avez-vous choisi de poursuivre cette exploration avec « La France d’après » ?
Dans mes précédents livres, je n’avais qu’assez peu traité des questions électorales (qui sont pourtant au cœur de l’ADN historique de l’Ifop !) et j’ai donc souhaité aborder l’analyse de la société française par le prisme électoral.
Ce prisme électoral constitue de mon point de vue une formidable clé d’entrée pour parler des transformations économique, sociologique, géographique et culturelle du pays.
En effet, pour comprendre les ressorts du vote, il faut convoquer et combiner toutes ces dimensions sans oublier l’influence plus ou moins forte des contextes historiques locaux.
En France, l’analyse électorale a longtemps vu s’opposer deux écoles : celle inspirée par André Siegfried (auteur du magistral Tableau politique de la France de l’Ouest) travaillant à partir de l’outil cartographique et de monographies régionales et qui privilégie l’analyse du contexte et de l’environnement dans lequel vit et vote l’électeur, et celle inspirée par Jean Stoetzel (le fondateur de l’Ifop) qui se base elle sur les sondages et privilégie l’analyse des caractéristiques individuelles de l’électeur (profession, âge, diplôme…) présentés sous forme de courbes et de camemberts. Dans ce livre, j’ai voulu quelque part réconcilier Siegfried et Stoeztel en mariant, pour parodier le titre d’un livre de Michel Houellebecq, la carte et le camembert !
Pourquoi avez-vous choisi de publier cet ouvrage en ce moment précis ? Pouvez-vous nous expliquer le contexte ou les événements qui ont motivé cette publication ?
En fait, c’est dans l’autre sens que cela s’est passé !
Je n’ai pas choisi une période de parution qui aurait déterminé un retroplanning de travail de recherche et de rédaction mais je me suis mis à travailler à ce livre à l’issue de l’élection présidentielle de 2022 qui a été marquée par une spectaculaire modification du paysage électoral.
Valérie Pécresse et Anne Hidalgo, qui représentaient les deux grands partis qui avaient structuré la vie politique française pendant des décennies, n’ont en effet recueilli que 6,5 % à elles deux… Face à ce spectaculaire effet de blast, j’ai pensé qu’il fallait en identifier les causes et décrire ce nouveau paysage sociologique et politique que j’appelle la France d’après.