Actifs en numérique éducatif, des conseils départementaux aussi différents que le Val d’Oise et le Calvados ont choisi la mise en place d’une ressource pédagogique adaptée aux besoins de leurs collégiens. Le Covid et la mise en place d’ENT ont préparé cette évolution, saluée par les académies et territoires concernés.
D’autant que l’idée suivante fait désormais consensus : les problématiques scolaires s’identifient et se résolvent mieux collectivement au niveau local. C’est le défi relevé par la Ville et l’Académie de Paris et présenté par Philippe Taillard, Directeur du Numérique Educatif de l’académie de Paris.
L’académie de Paris se caractérise par le meilleur taux de réussite au niveau national en Maths et Français mais ce taux masque une hétérogénéité très forte des réussites et des destins sur le territoire. Comment vaincre ces déterminismes sociaux ?
A l’entrée en 6e, cette hétérogénéité fait qu’un nombre encore trop important des élèves n’ont pas encore le niveau attendu en français, en mathématiques.
Il nous paraît essentiel de focaliser notre attention sur ces élèves fragiles qui ne maîtrisent pas encore les fondamentaux. La lutte contre le décrochage scolaire est donc au cœur de notre politique éducative, et nous sommes convaincus qu’il est très efficace de s’y engager au niveau local. C’est en engageant tous les acteurs du territoire : à la fois la collectivité, l’académie, les professeurs et des outils pertinents, que nous arriverons à créer pour ces élèves les conditions de la réussite.
Vous parlez d’engager collectivité, académie, professeurs et outils pertinents. Comment est-ce possible de mettre tous ces acteurs autour de la table pour avancer ensemble ?
En premier lieu, il nous a paru important de bien définir notre objectif commun avec l’académie, et la Ville de Paris. Nous avons décidé de nous intéresser plus particulièrement au renforcement des fondamentaux chez les élèves en difficulté. Dans un deuxième temps, nous avons pris contact avec plusieurs éditeurs de ressources et la plateforme Edumalin nous a paru être un outil intéressant sur lequel s’appuyer.
Nous l’avons ensuite testée 3 années durant dans tous les collèges parisiens pour le niveau 3ème et la préparation du Brevet. Les retours ont été très positifs de la part du terrain et nous avons donc décidé de déployer Edumalin dans tous les niveaux pour les 114 collèges publics parisiens, financée conjointement par l’académie et la Ville de Paris.
Pourquoi Edumalin a-t-elle été choisie pour le test et la généralisation, plutôt qu’une autre plateforme ?
Edumalin est une plateforme qui s’adresse à tous les élèves pour leur apprendre à apprendre, quel que soit leur niveau de départ, grâce à une démarche construite autour des données probantes en éducation. Edumalin combine ainsi contenus basés sur l’enseignement explicite, souplesse d’utilisation pour les enseignants, usage en autonomie par l’élève et savoir-faire dans l’accompagnement des équipes pédagogiques.
Lors de l’expérimentation 2022-2023 nous avons observé que l’entraînement des élèves en autonomie représentait 35 % des usages ; c’est un vrai marqueur de la qualité d’Edumalin vis-à-vis des besoins des élèves (pas toujours questionnés) pour leur travail personnel. Cette approche permet de créer des résultats tangibles et mesurables : les élèves réussissent sur Edumalin, les professeurs s’en emparent. C’est un outil qui permet d’apporter des réponses concrètes aux problématiques rencontrées par la collectivité, par l’académie, par les professeurs, par les élèves et par leurs parents ; une solution efficace pour identifier finement les lacunes de chaque élève du département, lui apporter une remédiation profitable, et ainsi lui offrir de vraies chances de réussite.