Stratégies alimentaires territoriales et EPL
Les Epl sont un outil capable d’intervenir du début à la fin de la chaîne en intégrant l’ensemble des enjeux actuels (environnementaux, économiques et de santé).
Elles agissent aussi bien dans la gestion de Marchés d’intérêt National (MIN) que dans la construction et l’exploitation de cuisines centrales en passant par la gestion de plateformes alimentaires dans la restauration collective.
La Fédération des élus des Entreprises publiques locales (FedEpl) accompagne les initiatives de l’économie mixte pour favoriser une production locale et créer des synergies entre les acteurs.
Dans la restauration collective, les collectivités peuvent s’appuyer sur le savoir-faire des Epl pour apporter des réponses sur mesure aux besoins de leurs territoires.
Leur champ d’action est très vaste : gestion des cantines, préparation des repas pour différentes structures (Ephad, restaurants d’entreprises, crèches, centres de loisirs), portage à domicile pour le compte des centres communaux d’action sociale (CCAS) et gestion d’espaces événementiels, entre autres.
Les Epl sont engagées dans l’élaboration de menus équilibrés et sains tout en garantissant la sécurité alimentaire et en étant engagées dans la réduction du gaspillage.
Aujourd’hui les Epl interviennent selon 3 principales modalités et organisations.
Elles travaillent principalement sous forme de Spl, mais aussi de SemOp dont l’activité est confiée à un partenaire opérateur (par exemple la SemOp C’Midy créée par le Département des Yvelines et Sodexo) :
– Structurer la production locale à travers une plateforme alimentaire départementale ou intercommunale;
– Mobiliser la restauration collective comme outil de transformation des pratiques et de structuration de filière;
– Mobiliser le Marché d’Intérêt National (MIN) comme outil structurant de reterritorialisation de la production alimentaire.
11. Aude
Courrier de la présidente du département, Hélène Sandraigné à Elisabeth Borne
Cette année, certainement plus que les précédentes, la filière vitivinicole du département de l’Aude a subi deux phénomènes climatiques opposés, d’une rare intensité.
La situation pédoclimatique du département, avec ses « climats » différents, explique en partie le fait que deux crises majeures ont pu se développer durant la même période, alors que d’autres départements viticoles, exclusivement méditerranéens ou septentrionaux, n’ont eu à subir qu’une seule crise.
Sur l’ouest, au climat océanique, un excès de précipitations concentré sur une courte période de l’été a empêché les traitements d’agir contre le mildiou, tandis que sur la partie méditerranéenne une longue période de sécheresse associée à des températures extrêmes a stoppé la véraison et mis en péril le végétal.
Au bilan des vendanges qui s’achèvent, il apparaît que ces deux événements ont gravement affecté les rendements des exploitations, caves particulières et coopératives.
D’ores et déjà, une évidence se dessine : le devenir économique de bon nombre de ces structures, déjà fragilisées par les épisodes de gel et de grêle des dernières années, est grandement compromis.
A ce jour, dans un contexte d’augmentation des charges, d’inflation et de baisse de la consommation et des prix, le défi de la filière viticole du département de l’Aude, en 2023, comme de tous les départements voisins, n’est plus de surmonter une crise que certains prétendent conjoncturelle, mais tout simplement d’assurer sa survie à court terme.
Pour ne citer que l’Aude, deux tiers des exploitations agricoles sont des exploitations viticoles, ce qui fait de la viticulture, avec le tourisme, un pilier essentiel de l’économie. Source d’attractivité, elle est pourvoyeuse de revenus, d’emplois, entretient nos paysages, et nous protège des incendies. Vous l’aurez compris, la laisser disparaître, c’est laisser mourir nos territoires car rien ne la remplacera. Nous ne pouvons-nous y résigner.
Les mesures d’accompagnement classiques décidées par les pouvoirs publics à la suite des aléas climatiques successifs ne suffisent plus. Leurs fréquences, comme l’évolution de l’environnement économique, de la filière les rendent insuffisantes, inefficaces et parfois inadaptées.
Il y a dans l’Aude, comme ailleurs, des réformes de structure à mettre en œuvre rapidement. La vitesse à laquelle le dérèglement climatique affecte ce pan essentiel de notre économie nous oblige.
Pour ne pas avoir à revivre les heures sombres de la viticulture du Midi, avec une profession en attente et force de proposition, chacun à sa mesure et en responsabilités, il faut avoir le courage de s’attaquer à ce chantier dès maintenant.
Des dispositifs existent, certains sont à réformer, d’autres à inventer. La restructuration du vignoble, le soutien aux exploitations de nos zones sèches, l’aide à la commercialisation, le renouvellement des générations et, bien entendu, l’enjeu de l’eau, sont autant de questions auxquelles il faut pouvoir répondre mieux que nous le faisons.
Pour vous donner la juste mesure de la situation et des enjeux, et évoquer avec vous les pistes et solutions possibles, nous serions honorés, Madame la Première ministre, de votre présence dans notre département.
En souhaitant une réponse positive, nous vous prions de croire à l’assurance de notre haute considération.
Signé par Gisèle Jourda, Sénatrice l’Aude, Sébastien Pla, Sénateur de l’Aude, Hélène Sandrigné, Présidente du conseil départemental, Philippe Vergnes, Président de la Chambre d’Agriculture de l’Aude, Jean Marie Fabre, Président des vignerons indépendants de France, Ludovic Roux, Président des vignerons coopérateurs d’Occitanie, Alexandre They, Président de la Fédération des vignerons indépendants de l’Aude et Frédéric Rouanet, Président du Syndicat départemental des vignerons de l’Aude.