Générale, par Maryline GYGAX GÉNÉRO
« Au nom des femmes militaires, il n’est pas question de flancher ». Cette pensée a souvent guidé Maryline Gygax Généro avant qu’elle ne devienne en 2017 la première femme directrice du Service de santé des armées.
Une victoire pour elle, mais aussi pour toutes les femmes militaires qui, des années durant, ont dû supporter le sexisme de certains gradés, heureusement contrebalancés par la bienveillance de la plupart.
Cet ouvrage retrace l’itinéraire exceptionnel d’une femme issue d’une famille modeste, qui franchit les portes d’un univers masculin, celui de la médecine militaire. Une femme métisse, confrontée parfois au racisme, mais fière de ses deux mondes. Qui mène plusieurs vies de front – scientifique, militaire et familiale. Qui bataille, tant pour féminiser l’uniforme et en finir avec les jupes serrées, que pour veiller à ce que ses troupes aient les moyens nécessaires afin de prodiguer un soin plus humain.
Qui gère la crise Ebola en tant que directrice d’hôpital militaire. Qui, parvenue à la tête du Service de santé des armées, affronte avec brio la crise Covid-19. Dans notre société fracturée, cette histoire d’abnégation force l’admiration. Elle montre toute la puissance de l’engagement. Maryline Gygax Généro est médecin générale des armées en deuxième section, mariée à un médecin de l’armée de terre et mère de trois enfants.
Albin CHALANDON, par Pierre MANENTI
Soutien de la première heure de Charles de Gaulle et ministre de deux futurs présidents de la
République (Georges Pompidou et Jacques Chirac), Albin Chalandon marque durablement la vie politique et économique française. Issu d’une famille bourgeoise, ce brillant haut fonctionnaire, héros de la Résistance, intègre dès 1952 le milieu bancaire, notamment auprès de l’industriel Marcel Dassault.
Converti aux thèses du général de Gaulle, il est l’un des principaux acteurs de son retour au pouvoir en 1958, ce qui lui permet ensuite d’être nommé trois fois ministre : de l’Industrie en 1968, du Logement jusqu’en 1972, et enfin de la Justice de 1986 à 1988.
Grand patron d’industrie, il est aussi le président du pétrolier d’Etat Elf-Aquitaine dans les années 1970, puis le chef d’une entreprise de textile dans les années 1990 – avant de se retirer progressivement de la vie publique au crépuscule de sa vie.
Pour autant, connaît-on vraiment Albin Chalandon ? Quel homme privé était l’époux de la princesse Salomé Murat, puis de la célèbre journaliste Catherine Nay ? Et quelle importance donner aux scandales ( » avions renifleurs « , affaire Chaumet, etc.) qui émaillèrent son parcours ? Fruit de longues recherches, d’échanges riches avec l’entourage de l’ancien ministre, ainsi que de la consultation d’archives publiques et privées, cette première biographie brosse le portrait inédit d’une figure emblématique de l’histoire de la Cinquième République.
Une vie d’influence – Dans les coulisses de la Ve République, par Bernard ESAMBERT
Airbus. Ariane. Le développement de l’électronucléaire en France, le concept de guerre économique. Il en fut le pivot sous Georges Pompidou. Ajoutez, entre autres premiers rôles, président de l’École Polytechnique, de la Banque Edmond de Rothschild, de l’Institut Pasteur et de nombreuses fondations médicales, vice-président des groupes Bolloré et Lagardère. et vous avez une partie de l’impressionnante carte de visite de Bernard Esambert.
Ce grand commis de l’État aurait pu se retirer de la vie publique sur la pointe des pieds, sans brusquer sa nature excessivement discrète.
Et faire silence sur tout ce qu’il a entendu, entrepris, conseillé, anticipé, de De Gaulle à Hollande, pendant un demi-siècle au cour des secrets de la nation. Mais cela aurait relevé pour lui de la défaillance civique. Bernard Esambert a donc choisi de témoigner de son expérience au sein du monde clos des puissants.
Situations informelles, rouages des institutions et mours des responsables de la politique, de la finance ou de l’entreprise, portraits impertinents de nombreux patrons du CAC40 que Bernard Esambert connaît comme peu, ce livre foisonnant mêle le récit de l’itinéraire hors normes d’un boursier de la République promis à la déportation, et sa vision de ce qu’on appelle aujourd’hui le déclin de la France.
L’homme d’influence, réputé pour avoir vu juste bien avant l’heure, n’hésite pas à pronostiquer une issue encore inconcevable. Que la réalité dépassera peut-être. Voilà matière, en tout cas, à sourire, à méditer et à inspirer une suite utile.
Une vie d’influence – Dans les coulisses de la Ve République, par Bernard ESAMBERT
Le 24 avril 2022, Emmanuel Macron est devenu le premier président réélu par les Français, hors cohabitation. En 2017, ce jeune homme de trente-neuf ans, éclos sous François Hollande, avait remporté l’élection suprême à la surprise générale. » Et de droite et de gauche », il avait secoué le « vieux monde » et d’abord un Parti socialiste réduit en miettes. Ce n’était qu’un début. Cinq ans plus tard, celui qui aime à dire qu’il « veut du brutal » devait abattre un autre monument pour garder le pouvoir : la droite traditionnelle – mal en point, mais encore debout.
Ces Républicains dont, depuis 2017, il n’a cessé d’emprunter les thèmes et les mots. Et qui devaient cette fois le battre ou disparaître. Rédigé dans les coulisses de la campagne, ce livre a bénéficié des confidences des principales figures des deux camps. Bouclé au soir du 24 avril 2022, il raconte une impitoyable bataille qui n’a pas seulement engagé le prochain quinquennat, mais, pour longtemps, le visage de notre vie politique.
Le courage guidait leurs pas, par Manuel VALLS
Charb, Sébastien Castellion, Georges Clemenceau, Louise Michel, Nadejda et Ossip Mandelstam, … A travers ces destins admirables, Manuel Valls, féru d’Histoire et de littérature, nous propose une profonde réflexion sur le courage. Churchill en 1940 ne plie pas alors que son pays est seul face à l’Allemagne nazie, Clemenceau en 1917 sait galvaniser la France brisée par la guerre, Louise Michel en 1871 affronte debout ses juges, Charb combat l’islamisme jusqu’à son assassinat en 2015.
Castellion ou Camus se détachent par leur tolérance et leur humanité lumineuse, le geste de Brandt est celui que les hommes font quand les mots leur manquent. Et le courage a, aujourd’hui, le visage de Volodymyr Zelensky qui incarne la résistance des Ukrainiens face à l’agression russe. Ces hommes et ces femmes nous incitent à rejeter la tentation de la résignation. Il s’agit d’entendre leur message de grandeur.
Alors que les valeurs européennes sont menacées par le fanatisme, la violence aveugle et le terrorisme, cette réflexion sur le courage de ceux qui nous ont précédés est plus nécessaire que jamais.