Vous pouvez en quelques secondes accéder à un flot de « webinaires » sur le bien-être au travail, le harcèlement, la grande démission, le recrutement des seniors, la transition numérique, l’IA et ChatGPT, les soft skills, et vous pouvez même depuis quelques semaines découvrir le terme « résenteisme* » ! définition en fin d’article.
À propos de la communication managériale, tout a été dit, écrit, commenté. D’ailleurs, réfléchissons à ce sujet, qu’avons-nous inventé ? Confucius, Socrate, Platon, Aristote et bien d’autres comme Sun Tzu dans l’art de la guerre avaient déjà analysé et divulgué les grands principes des relations humaines.
Les gourous du management ont rendu accessibles de nombreuses bases fortement utilisées dans le monde du travail. Henri Fayol un des pionniers de la gestion d’entreprise, Peter Drucker à l’origine des concepts de management de proximité, Blake et Mouton à la base des styles de management, sans oublier Mintzberg à propos de la sociologie des organisations, ou Taylor et Vroom…
Bien sûr, il semble nécessaire d’actualiser tous ces concepts et nombreux sont ceux qui en font leurs « choux gras ». Internet vous propose, rien qu’en français près de cinquante-six millions de liens en réponse à : « comment bien manager ? »
De nombreux « néo formateurs » en tout genre ; vous expliqueront le pourquoi du comment et seront malheureusement incapables de vous donner un échantillon de leur savoir en matière de savoir-être. Il y aura bientôt plus de coachs que d’individus à former.
Par provocation, nous demandons au cours de certaines de nos interventions, qui connait Abraham Maslow ? Et en chœur « la pyramide » est citée. Tous l’ont étudiée, peu peuvent vous l’expliquer ou la commenter, mais surtout aucun ne l’utilise. Et pourtant elle reste la référence au sujet de la motivation.
Dans les formations, les gens viennent chercher du nouveau, des recettes, des trucs, des idées pour impressionner leur cour. Et la difficulté du métier de pédagogue n’est pas uniquement d’évoquer, mais de faire appliquer. La mémorisation vient ensuite.
Nous mémorisons ce que nous mettons en pratique. Dommage que le cursus scolaire ou universitaire s’appuie plus sur la mémoire que sur la pratique !!!
La citation de Sénèque (–4 à +65/JC) illustre en profondeur nos propos : « Étudie non pour savoir plus, mais pour savoir mieux ».
Les jeunes générations (20-35 ans) apprécient notre pédagogie pour trois raisons majeures : c’est structurant, de bon sens et pragmatique. Ils testent, utilisent, vérifient les intérêts et reviennent ravis des progrès réalisés. Ils ont intégré un savoir-être jusque-là indéfinissable pour eux. Cela nous conforte sur le fait que notre savoir-faire pédagogique centré sur le comportement est plus que jamais d’actualité !
Abreuvés et gavés d’articles en tout genre sur le mieux communiquer avec son environnement, nous le sommes ! Nous n’avons jamais eu autant de conseils, de recettes, de techniques pour faciliter notre communication ! Alors, comment expliquer ces attitudes d’irrespect, d’égoïsme, d’individualisme, de repli sur soi, de colère, de violence, de mal-être auxquelles nous assistons dans les entreprises, certaines institutions ou dans la société au sens large ?
Tout simplement par la sophistication du savoir relationnel aux dépens de ce que nous appelons les fondamentaux, c’est-à-dire les comportements indispensables en société. Les individus veulent en apprendre toujours plus sans avoir acquis ce qu’ils viennent de découvrir !
Gardons à l’esprit que les « basiques » de la relation font partie de l’éducation ! Cette éducation qui nous apprend l’existence de l’autre et le respect qu’on lui doit, tout en se faisant respecter soi-même.
(*) résenteisme : rester dans un emploi où l’on est malheureux.