L’étude diligentée par l’Association des Maires Ruraux de France – AMRF met en évidence les écarts d’espérance de vie entre territoires ruraux et urbains, causant une surmortalité de 14.216 décès chaque année, par rapport à ce que l’on pourrait attendre si l’espérance de vie était identique à celle des villes.
Pire, depuis 30 ans les écarts s’aggravent pour atteindre près de deux ans d’espérance de vie en moins pour les hommes et un an pour les femmes. Alors qu’en 1990, la différence était quasi nulle.
L’étude établit un « indicateur comparatif de mortalité », avec un score pour chaque bassin de vie.
D’où, cette carte des « écarts à la mortalité moyenne ».
Résultats:
– Des écarts plus importants dans le nord et l’est, le centre ou la pointe de la Bretagne, ainsi que dans les territoires d’outre-mer.
– Une opposition entre les préfectures et le reste du département.
– Des « effets de bordure » : « Les zones de surmortalité les plus importantes sont situées aux limites des départements et très souvent aux marges des régions à cheval sur deux ou trois départements. »
Cela rejoint Mais l’étude de l’Insee en date du 22 février 2023 qui montre que d’un département à l’autre, sur l’année 2022, la différence atteint 5,5 années pour les hommes et 3,8 années pour les femmes.
Par exemple, dans les Hauts-de-Seine, les Yvelines, le Val-de-Marne, Paris, la Haute-Garonne, la Haute-Savoie ou encore le Rhône, on vit plus de 86 ans pour les femmes et plus de 81 ans pour les hommes.
À l’inverse, dans les départements ruraux et plus défavorisés sur le plan économique, on vit moins longtemps, comme dans l’Aisne, la Meuse, le Pas-de-Calais, les Ardennes, la Creuse, le Nord, l’Indre ou encore les Vosges : moins de 84 ans chez les femmes et moins de 78 ans chez les hommes.
Évidemment, ceci est aussi lié à la désertification médicale.
L’AMRF avec d’autres partenaires présente quatre propositions :
– Rendre obligatoire la diversification des lieux de stage des étudiants en santé, et pour cela leur donner des moyens, en développant notamment les hébergements territoriaux des étudiants en santé et les aides au transport.
– Mettre en place et développer les Escap : équipes de soins coordonnées autour du patient, grâce par exemple à des expertises à distance en téléconsultation ;
– Mieux répartir les professionnels de santé en créant notamment un guichet unique d’accompagnement qui centralise à l’échelle de chaque département, les besoins territoriaux, les aides financières, l’accompagnement administratif et les informations relatives à la vie familiale