Dominique Le Mèner : Président du Département de la Sarthe
Le Mans : le soleil réapparaît après une pluie bienvenue et illumine le parc.
Ici, Préfecture et Département se partagent les locaux de l’ancienne abbaye de la Couture.
Dans le superbe cloître ouvert de trois côtés sur un jardin, on cherche des yeux de possibles moines s’y promenant. Les lieux incitent à la réflexion, presque au recueillement.
Nous découvrons la salle Joseph Caillaux. Cet ancien réfectoire des bénédictins a accueilli la première séance du Conseil général en 1790 et le Département s’y est réuni jusqu’en 1976, date à partir de laquelle le Conseil départemental se retrouve à l’Abbaye Royale de l’Epau.
Dominique Le Mèner nous accueille dans son vaste bureau. Un homme grand, mince, affable et courtois.
Le bureau en boiserie mélange éléments classiques et modernes : des meubles Louis XV et un cartel de la même époque qui égrène heures et demi-heures. Une Marianne sur la cheminée. Au mur des tableaux anciens, des cartes d’antan. Un découpage de la France en divisions égales envisagé sous l’ancien régime et celle de Cassini de la région du Mans datant de 1765.
L’autre partie du bureau paraît plus moderne et plus fonctionnelle avec, aux murs, des tableaux modernes d’artistes Sarthois, et un grand Robert Tatin, peintre mayennais.
Par la fenêtre une ouverture vers l’extérieur : forêt, arbres, espaces naturels.
Juriste de formation, Dominique Le Mèner, par goût de la chose publique, s’engage rapidement dans la vie politique, tout d’abord au Sénat, auprès du parlementaire RPR Jacques Chaumont. Élu conseiller municipal du Mans, il devient, en mars 1992, conseiller général du canton Le Mans-Est-Campagne et conseiller régional des Pays de la Loire. Il exerce les fonctions de vice-président dans les deux assemblées et de président chargé des affaires économiques au sein de ces commissions régionales et départementales dont il développe les synergies. Il goûte là, l’expérience et la pratique d’un « conseiller territorial » en éventuel devenir.
Suppléant de Jacques Chaumont, Sénateur de la Sarthe, de 1995 à 2002, il est élu député en 2002, dans la 5e circonscription de la Sarthe, sous l’étiquette UMP. Réélu régulièrement, il reste député jusqu’en 2017 et s’oppose à la loi NOTRe du 7 août 2015 portant sur la réforme territoriale.
Après la réforme territoriale, il est élu conseiller départemental du nouveau canton de Saint-Calais (qui regroupe les 4 anciens cantons de Montmirail, Vibraye, Bouloire et Saint-Calais) et est élu président du Conseil départemental de la Sarthe en 2015 et réélu le 1er juillet 2021.
En 2017, touché par la loi anti-cumul, il choisit sans hésitation de conserver la Présidence du Département, plutôt que la députation. Car là, « on trouve le concret, la réalité, les réalisations et non les invectives ou les embrigadements politiques ». Du reste, à la tête d’une majorité départementale de rassemblement regroupant des élus de la droite, du centre et indépendants, il décide de ne pas renouveler son adhésion d’élu aux Républicains.
Car l’homme savoure la nuance, et porte l’élégance avec un sérieux faussement désinvolte. Par moment, il plisse les yeux et l’on perçoit un sourire à peine esquissé.
Vrai patron du Département, le Président connaît le territoire qu’il a sillonné en tous sens et la collectivité où il siège depuis plus de 30 ans. S’il délègue largement à son équipe d’élus comme à son administration, il conserve, en direct, les secteurs qui lui paraissent essentiels : le syndicat mixte chargé de l’aménagement numérique et du déploiement de la fibre optique, le Service d’Incendie et de Secours, le Groupement d’Intérêt Public INOVALYS, qui regroupe les laboratoires publics de la Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire, de la Sarthe, de l’Indre-et-Loire et du Morbihan, et, bien sûr, le Syndicat Mixte du Circuit des 24 Heures du Mans.
Il parle facilement de ce département lui aussi, tout en contrastes, où vitesse et lenteurs se côtoient, modernité et tradition s’apprivoisent, histoire et modernité cohabitent.
Un département qui offre maints atouts avec de nombreuses et rapides infrastructures et en contrepoint des espaces naturels sensibles.
Département divers par ses paysages et ses mentalités, département discret qui refuse la frime ou l’esbroufe.
Nous nous laissons entraîner par ce charme certain que nous dévoile son Président et par la vision stratégique qu’il rappelle, avec les enjeux prioritaires dans les domaines de la jeunesse, de la santé, de l’environnement, de la solidarité, de l’éducation, des infrastructures, de l’emploi, du numérique, de l’attractivité et des territoires. Pour cela le Conseil départemental va investir plus d’un milliard d’euros à l’horizon 2030.
Dominique Le Mèner se rapproche de la fenêtre, regarde les arbres et explique son goût pour les espaces naturels, les forêts et les abeilles. «Il faut préserver et agir. Mais on ne peut agir sans expliquer! »
Des explications à retrouver dans les pages de ce dossier spécial.