Les crises se sont succédé à un rythme effréné depuis mars 2020. Les organisations se sont adaptées tant bien que mal. Les managers ont majoritairement subi les nouveaux contextes professionnels mais on constate que certains enseignements du covid n’ont pas forcément été capitalisés à leur juste valeur. Pour certains cadres ; un risque important existe d’un décalage de plus en plus fort entre leur vision du travail de leurs équipes et les attentes, aspirations et motivations de leurs agents. Ce décalage se concrétisera par des collectifs moins motivés et impliqués au moment même où les exigences de performance seront de plus en plus nécessaires. Cela peut se traduire également par des mutations et mouvements importants vers des organisations proposant des structures de travail correspondant aux besoins des agents.
Il est donc très important de bien identifier ces besoins afin de construire un fonctionnement collectif qui permettent aux salariés de ressentir le bien-être au travail d’aujourd’hui.
La crise sanitaire a permis de banaliser le télétravail mais elle a aussi changé les comportements des salariés. Les organisations doivent, me-semble-t-il, tenir compte de ces évolutions. L’encadrement descendant de type hiérarchique doit céder définitivement la place à un management responsabilisant basé sur la confiance, l’autonomie et l’encouragement à l’initiative.
Pascal Picq(nb) nous apprend que, chez les macaques, dominent des structures aussi rigides que hiérarchiques, autoritaires et coercitives avec contrôle strict par les dominants.Il souligne que c’était la culture de nos organisations d’avant Covid…et conseille de nous inspirer des chimpanzés sur leur organisation fusion/fission maintenant leur cohésion. Reconnaissance et partage sont mis en place dans l’intérêt collectif bien compris. Ces sociétés montrent une grande adaptabilité et une grande souplesse.
Pour cela l’organisation d’un collectif doit être construit de telle sorte que les individus puissent travailler de façon identique qu’ils soient au bureau ou chez eux. Cette liberté de fonctionnement nécessite impérativement équipement informatique et visio adapté, des procédures et un fonctionnement très structurées et une dématérialisation du courrier interne et externe enfin performante.
Le fonctionnement en mode hybride doit, me semble-t-il, être recherché par les managers car les managés seront de plus en plus exigeants sur cette dimension et ne supporteront plus les organisations datées qui exigent le présentiel à tout prix. Il en va de l’attractivité d’une collectivité, et donc de sa performance globale de fonctionnement.
Manager en 2023 est de plus en plus difficile et nécessite une remise en questionnement des pratiques managériales et mettre en place une organisation plus « chimpanzé » que jamais.
Nb : « Les chimpanzés et le télétravail »
Pascal Picq Paléoanthropologue