« Cette guerre de l’eau qui frappe à nos portes entraînera tôt ou tard une guerre alimentaire et nous devons nous serrer les coudes plutôt que nous déchirer. »
Une délégation importante d’élus de la Vienne était présente au Salon International de l’Agriculture, l’occasion d’évoquer la situation du monde agricole.
Nous nous sommes déplacés, à la fois pour découvrir les innovations agricoles, mais aussi et surtout, pour soutenir notre agriculture et nos agriculteurs. La Vienne est une terre rurale et le Département de la Vienne contribue à son essor.
Dans « agriculture », le mot culture est porteur de sens. La situation agricole de la France reflète la situation qui voit s’affronter deux cultures : celle des villes et celle des campagnes. Deux mondes, qui depuis quelques années s’opposent, ou s’opposaient jusqu’à la crise du Covid qui a amené bon nombre de français à s’interroger et en particulier ceux des villes. C’est la raison pour laquelle j’ai de l’espoir pour la ruralité et son avenir qui voit s’illustrer grandeur nature la fable de la Fontaine, « le rat des villes et le rat des champs » !
L’agriculture française est passée de la 2e à la 5e place des exportateurs mondiaux en moins de 20 ans. C’est inquiétant. Un poulet sur deux est importé, plus de 50% de la viande ovine est importée. Cette situation est aussi le résultat de choix politiques forts. Des choix qui ont affaibli les territoires ruraux et l’économie rurale et, de fait, la situation agricole de notre pays.
La ruralité a perdu confiance.
Nous n’avons pas encouragé l’agriculture nationale, pire, nous la liquidons sur l’autel de l’écologie punitive alors que nous devrions faire l’inverse pour lui donner les moyens de se transformer. Force est de constater que le nouveau sujet de division que représente l’eau vient encore stigmatiser l’agriculture et l’agriculteur. Chacun est conscient de sa raréfaction et chacun fait preuve de responsabilité, mais il faut maintenant faire preuve de bon sens, le bon sens paysan !
Oui, nous devons protéger la ressource en eau, ce bien commun
Oui, nous devons trouver l’équilibre des usages, pour l’avenir
Oui, nous sommes tous conscients de la situation, quelles que soient nos positions politiques, reflet du monde rural !
La violence à laquelle nous assistons sur ce sujet illustre l’opposition de la culture des campagnes à celle des villes. Cette violence ne mènera à rien car elle ne règle rien. Elle est inacceptable tant ce bien est précieux. Nous avons une responsabilité collective dans les choix que nous allons faire pour nos habitants.
Dans ce monde turbulent à tous niveaux, il est urgent que nous fassions preuve de bon sens et que nous adoptions des mesures drastiques pour protéger la souveraineté alimentaire de la France. Car l’avenir est alarmant.
Cette guerre de l’eau qui frappe à nos portes entraînera tôt ou tard une guerre alimentaire et nous devons nous serrer les coudes plutôt que nous déchirer. C’est trop important pour les générations futures.
Le Département de la Vienne peut être un moteur de ce défi pour les territoires et ses habitants. Je prendrai ma part de responsabilité.