Premières auditions pour nourrir le livre blanc traitant de la crise des métiers de l’accompagnement.
Avant de présenter au gouvernement de premières propositions pour lutter contre la crise des « métiers de l’accompagnement », puis en juillet, son « Livre blanc » complet, le Haut Conseil du travail social a d’abord voulu recueillir « l’expertise des travailleurs sociaux et des personnes accompagnées ».
« Partons du terrain, partons du réel », a plaidé en introduction son président Mathieu Klein. Les deux premières tables rondes proposées, entre professionnelles, ne devraient pas l’avoir déçu.
Éducatrice spécialisée, TISF, animatrice, ou monitrice-éducatrice, les intervenantes sociales invitées rapportent des problématiques très semblables. « On est tous un peu sous l’eau », décrit Flora Tobelem, assistante sociale à Paris. En raison d’un « problème massif de moyens », dans son secteur de la protection de l’enfance, elle compte « de moins en moins d’acteurs » et trouve « de plus en plus difficile de travailler ».
À Besançon, auprès des nombreux SDF fréquentant la Boutique de Jeanne Antide, la monitrice- éducatrice Nadia Messerli s’efforce elle-même, tant bien que mal, de s’adapter au manque de personnels. Mais elle se sent dispersée : « J’ai le sentiment de ne pas être là où je devrais être, de ne pas aller au bout de ce que je dois faire. » Alors même que son « ADN, c’est l’humanisme », elle a aujourd’hui « l’impression de faire ce métier de façon robotisée ».
« On passe plus de temps à comptabiliser ce qu’on fait qu’à… les faire », déplore l’assistante sociale Flora Tobelem. « Les procédures et les normalisations des pratiques » enchaînent de plus en plus les polyvalences de secteur […] Or je crois que la technicité, que certains employeurs privilégient, se fait au détriment des personnes accompagnées. » Car en définitive, à force de cadres, de strates hiérarchiques et d’informatisation, « on passe plus de temps à comptabiliser ce qu’on fait qu’à… les faire ».Mais face à cette numérisation du travail social, comment préserver, malgré tout, un accompagnement humain de qualité ? Fatiha Touami, pour sa part, a résolu le rationnement de ses heures dans ses interventions à domicile : « Je prends sur mon temps personnel. » Face à des « personnes dans la solitude », elle choisit de rester encore à leurs côtés, autant que possible, en dehors de tout badgeage.
Pascale Simonet, dans le Var, s’y refuse désormais. « Parfois ça me brise le cœur de partir » d’un domicile, reconnaît cette technicienne de l’intervention sociale et familiale (TISF), « mais il faut savoir prendre du recul ». Aujourd’hui, après avoir visité des bénéficiaires en difficulté, elle « arrive à fermer la porte, pour que cela n’envahisse pas les autres familles, ni (sa) vie privée ».
Seul homme invité par le HCTS pour cette matinée, l’éducateur spécialisé Yann Schraauwers s’est pour sa part trouvé une autre issue, à tous ces « cadres qui enferment » le travail social, et à « ce sentiment de faire beaucoup de choses inutiles » : il s’est installé en libéral.
Au fond, comme le formule Flora Tobelem « on minimise trop souvent le savoir-faire nécessaire » pour accueillir les personnes, pour les écouter, pour créer du lien.
Réveiller les vocations pour les métiers de l’humain supposerait déjà de revaloriser cette compétence indispensable, mais aussi de restaurer la confiance envers les « experts » que sont les travailleurs sociaux – sans oublier, évidemment, de revoir les salaires de « ces métiers sous-payés au regard de l’implication qu’on en attend ».
Le nombre de mesures d’aide sociale à l’enfance progresse de 1,9 % en 2021
La Direction de la recherche et des études a présenté les dernières statistiques détaillées sur les mesures d’aide sociale à l’enfance (ASE), au niveau national et départemental. Fin 2021, 377 000 mesures d’ASE sont en cours, un nombre en progression de 1,9 % en un an, après une année 2020 atypique au cours de laquelle il avait peu augmenté (+0,6 %).
54 % de ces mesures consistent en des accueils de mineurs ou de jeunes majeurs en dehors de leur milieu de vie habituel et 46 % en des actions éducatives exercées auprès du jeune et de sa famille (intervention à domicile d’un travailleur social)1 .
L’accroissement du nombre de mesures d’ASE en 2021 est davantage porté par celui des accueils à l’ASE (+ 2,4 %) que par celui des actions éducatives (+1,2 %) [graphique1].
Fin 2021, 205 000 mesures d’accueil à l’ASE sont mises en œuvre. Elles font suite à une décision du juge ou, en cas d’accord avec la famille ou le jeune majeur, à une décision administrative du président de la collectivité en charge de l’ASE. Fin 2021, 47 000 mesures administratives d’accueil à l’ASE sont en cours, soit 8 % de plus que fin 2020 (graphique 2). Ce nombre avait très fortement progressé en 2019 et 2020, porté par le développement des prises en charge des jeunes majeurs Parmi les mesures administratives d’accueil à l’ASE sont aussi dénombrées les situations de 3 800 pupilles, dont le nombre augmente régulièrement depuis 2012, et particulièrement en 2021 (+16 %). En revanche, le nombre d’accueils provisoires de mineurs continue de diminuer pour atteindre 11 100 bénéficiaires en fin d’année.
Une reprise de la croissance du nombre d’enfants confiés à l’ASE par le juge
Le nombre d’enfants confiés à l’ASE par le juge augmente légèrement en 2021 (+0,8 %), après une diminution inédite en 2020, et une croissance très soutenue auparavant (5,9 % par an en moyenne entre 2015 et 2019). Cette évolution s’explique en partie par l’accroissement du nombre de mineurs non accompagnés (MNA) pris en charge par les départements au cours de cette période. Fin 2021, 38 700 mineurs et jeunes majeurs non accompagnés sont pris en charge par les départements, un nombre en légère baisse par rapport à 2020, pour la première fois.
Une diminution de la part des accueils chez les assistants familiaux
Fin 2021, 40 % des enfants confiés à l’ASE sont accueillis chez un assistant familial, 39 % dans un établissement de l’ASE (dont les trois quarts au sein d’une maison d’enfance à caractère social [MECS]) et 7 % sont accompagnés dans un hébergement autonome (foyer de jeunes travailleurs, location, hôtel, etc.). La part des enfants confiés à l’ASE et accueillis chez un assistant familial diminue depuis une dizaine d’années, alors que celle des enfants accueillis en établissements est stable, et que celles des hébergements autonomes et des autres modalités d’accueil augmentent.
Une reprise de la hausse du nombre d’actions éducatives, majoritairement judiciaires
Le nombre d’actions éducatives progresse en 2021, après avoir connu une très légère diminution en 2020. Les 173 000 actions éducatives en cours fin 2021 comprennent 70 % d’actions éducatives en milieu ouvert (AEMO), ordonnées par le juge des enfants, et 30% d’actions éducatives à domicile (AED), décidées par les présidents des collectivités en charge de l’ASE, en accord avec la famille ou le jeune majeur. Le nombre d’AEMO augmente de +2,1 % en 2021 alors que celui des AED baisse légèrement.
Diminution de la retraite des parents condamnés pour maltraitance ou non-versement de pension alimentaire.
La sénatrice UDI Annick Billon, propose, dans le cadre de la réforme des retraites, de priver « de l’ensemble des majorations ou bonifications liées aux enfants » toute personne condamnée pour violence et maltraitance contre son enfant, ou celles qui refusent de payer une pension alimentaire à leur ex-conjoint. Un enfant est tué par l’un de ses parents tous les 5 jours en moyenne en France. 30 % des pensions sont non payées ou accusent un retard chronique de paiement.
Réunion du comité de pilotage de l’habitat inclusif
L’habitat inclusif est intermédiaire entre le domicile ordinaire et l’établissement pour les personnes âgées ou handicapées. Quasiment tous les départements sont concernés (95 en 2022) et cela représente 1.885 habitats inclusifs pour 18.070 personnes (8.872 personnes handicapées et 9.198 personnes âgées). Et l’on note, comme nous l’avons déjà indiqué en mars dans nos colonnes, un véritable dynamisme. La signature d’une convention avec le département permet d’obtenir un financement de la CNSA à hauteur de 80% pendant sept ans pour tous les programmes actés.
L’association Les maux pour le dire organise les 21 et 22 Septembre 2023 à Lille au Grand Palais un colloque : L’ENFANT VICTIME DES VIOLENCES CONJUGALES
Subvention d’un million d’euros pour la future Maison nationale de l’autisme
Les 7 Départements franciliens votent une subvention d’un million d’euros pour la future Maison nationale de l’autisme qui ouvrira à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis en avril 2023.
Ce projet national de 1500 m2, porté par l’Etat, sera un véritable lieu de ressources sur l’autisme qui aura pour mission d’accueillir, d’informer et d’accompagner les personnes atteintes d’autisme et leurs familles en Île-de-France.
Les Départements, via les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH), sont les premiers interlocuteurs des personnes en situation de handicap et de leurs aidants et aidantes. Ils sont à ce titre confrontés au manque criant de solutions pérennes ou suffisamment bien dimensionnées pour apporter un véritable soulagement aux personnes, à leurs familles et aux structures qui les accueillent, ni pensées avec un vrai souci de continuité, en particulier s’agissant de l’autisme.
La mission principale de la Maison nationale de l’autisme sera d’informer, d’accompagner et d’orienter les personnes concernées, elle offrira aussi de multiples opportunités et services pour les associations, les familles et les acteurs institutionnels :
- Accéder à des informations fiables et multiples grâce à une bibliothèque physique et numérique.
- Sensibiliser et former les professionnels et professionnelles pour permettre une meilleure prise en charge des personnes autistes et de leurs aidants et aidantes, et sensibiliser le grand public aux troubles du spectre autistique ;
- Permettre des rencontres pour échanger entre pairs ou professionnelles et professionnels, et proposer des solutions de répit aux aidants et aidantes.
Etats-généraux contre les maltraitances PA/PH
Ceux-ci doivent permettre de proposer des actions à l’automne dans les domaines de la prévention, des repérages, des différentes coopérations nécessaires entre les intervenants.
Ces états généraux seront guidés par un comité de pilotage qui suivra ces États-Généraux avec « quatre personnes élues dans des instances représentatives des usagers, dans les champs de la lutte contre l’exclusion » et deux parlementaires. Une représentante de la commission nationale du débat public y sera associée.
Les 34è journées nationales de l’Andass auront lieu à Carcasonne et Leucate, dans l’Aude.du 27 au 29 septembre
24. Dordogne
Voitures de services pour les aides à domicile
Pour rendre les métiers de l’aide à domicile plus attractifs, le Département de la Dordogne finance la mise à disposition de 1.300 voitures de service.
27. Eure
Pacte de solidarité
Seniors : financement des véhicules de service des aides à domicile, rénovation des EHPAD (46 M€ sur le mandat) et création de places de répit pour les aidants familiaux
Handicap : création de places en établissements spécialisés, création d’une recyclerie des aides pédagogiques pour les enfants en situation de handicap.
29. Finistère
Le Département soutient et accompagne les tiers dignes de confiance
Nouveau service d’information et d’accompagnement des tiers dignes de confiance dans le cadre de la politique de protection de l’enfance du Département.
L’objectif consister à:
- soutenir et accompagner 100 nouveaux tiers dignes de confiance. Cela passe par la mise en place d’actions concrètes :
- améliorer les conditions de versement de l’allocation tiers dignes de confiance. Lorsqu’une décision de placement est prise, le juge cherche systématiquement si un jeune peut être placé chez un proche plutôt que dans une famille d’accueil ou un foyer du Département. Il s’agit majoritairement de grands-parents, oncles, frères ou sœurs mais aussi des membres de l’entourage.
Ces personnes sont alors soutenues financièrement par le Département via le versement d’une allocation tiers digne de confiance. Cette dernière a été revalorisée par le Département en septembre 2022 et en partie révisée (suppression de la condition de ressource, suppression des modulations liées à la filiation).
- mettre en place un service d’accompagnement des tiers dignes de confiance (renseignements, aide pour bénéficier de l’allocation, écoute et accompagnement dans les domaines administratifs, juridiques, éducatifs et psychologiques.
- mettre en place un service dédié pour identifier et évaluer les tiers de confiance.
34. Hérault
Inauguration d’une cuisine mobile dans un Ehpad
C’est à l’Orée du Pech.
Cette cuisine ambulante spécialisée dans la pâtisserie a pour objet de stimuler les sens et notamment la mémoire des résidents qui ont tous pratiqué la cuisine.
Cuisine financée à hauteur de 1 750 € par le budget participatif de l’Hérault, suite au vote citoyen organisé par le Conseil départemental.
35. Ille-et-Vilaine
Lutte contre les violences conjugales
Sensibilisation et lutte contre les violences conjugales : le Département met à disposition des communes et partenaires des outils pédagogiques (guide pour les pros, flyers, affiches, etc.)
37. Indre-et-Loire + 41. Loir-et-Cher
Un comité local de travail social (CLTS), commun
Interface entre le Haut conseil du travail social (HCTS) (instance interministérielle placée auprès du ministre des solidarités) et les territoires, ce comité constitue un espace de réflexion technique sur la construction du travail social de demain. Après une première édition en 2022, le CLTS 37/41 a organisé un festival sur le thème « travail social et pair aidance » qui a pour objectif de réunir les professionnels du secteur pour réfléchir en commun, à l’occasion de conférences et d’ateliers, à l’évolution des métiers du social. L’an passé, lors de la première édition, 240 professionnels du travail social d’Indre-et-Loire et du Loir-et-Cher avaient échangé et partagé leurs expériences et leurs initiatives lors de trois journées consacrées aux conséquences et au défi de la crise sanitaire.
La journée a débuté par une conférence intitulée « Tout savoir sur la pair-aidance » par Eve Gardien. Elle s’est ensuite prolongée, par des ateliers ayant pour objectif de permettre la rencontre et l’échange entre professionnels du travail social et personnes concernées des deux départements.
Initiative conjointe des conseils départementaux d’Indre-et-Loire et de Loir-et-Cher, le comité local du travail social 37/41 est un nouvel espace de réflexion pour construire de manière partagée le travail social de demain.
41. Loir-et-Cher
Elaboration d’un schéma unique des solidarités
Le département consacre en 2023, 256 millions d’euros, soit près de 60 % de son budget global, à cette question essentielle. Les défis auxquels sont confrontés les acteurs des solidarités pour l’avenir et les enjeux qu’impose l’évolution rapide des besoins sociaux nécessitent d’être en capacité permanente de s’adapter de manière agile et réactive.
Ainsi, le département a décidé de s’engager vers un schéma unique des solidarités pour 2024-2028. Ce schéma a pour objectif de rendre plus lisible, à travers un document unique, les actions et les priorités du département en matière d’action sociale, d’enfance et de famille,
d’autonomie des personnes âgées et personnes handicapées, d’insertion et d’emploi, d’habitat et de logement sans oublier les questions de santé. Il vise à mettre en cohérence l’ensemble des projets et démarches engagées autour des solidarités humaines et territoriales en Loir-et-Cher.
Son élaboration se résume par trois ambitions: rendre acteur, prévenir et s’adapter. Ainsi, ce schema sera construit sur la base d’une démarche collaborative de partage de réflexions et de propositions en faveur des solidarités humaines et territoriales en Loir-et-Cher.
81. Tarn
Prime pour les aides à domicile
Dans le cadre de la journée nationale de soutien aux aides à domicile du 17 mars, le conseil départemental du Tarn annonce l’attribution d’une prime de 100 € par mois pour les aides à domicile.
Cela devrait concerner près de 2500 salariés: « pour un temps plein, c’est 1 200 € de plus par an ».
L’enveloppe globale représente 1,4 million d’euros.
Le Département va consacrer des financements en croissance de 8% pour l’autonomie en 2023, avec l’objectif de rendre les métiers du grand âge plus attractifs.
84. Vaucluse
Nouvel Espace Départemental des solidarités (EDeS) à Apt
Après des travaux qui ont duré 14 mois, l’ouverture au public du bâtiment s’est effectuée en ce début d’année.
Cette opération, d’un coût total de 7,2 M€ dont 5,5 M€ de travaux, a été financée par le Département et subventionnée en partie par l’État /France Relance. Les aménagements extérieurs ont été cofinancés par le Département, la Communauté de Communes Pays d’Apt Luberon et la ville d’Apt.
Installé dans l’ancien hôpital d’Apt, l’EDeS d’Apt était devenu exigu et ses services étaient déployés sur trois étages, ce qui ne facilitait pas l’accueil des usagers et l’accessibilité du bâtiment.
Par ailleurs, bon nombre de partenaires intervenant au sein de l’EDeS étaient accueillis sur un site annexe, dit « Maison Viton ».
Le Département a souhaité réunir ces deux structures en aménageant un nouveau bâtiment bien mieux situé, en entrée de ville.
974. Réunion
A la suite de la tempête tropicale Freddy
Le Département a voté une aide de 50 000 euros pour venir en aide à l’île de Madagascar fortement touchée par l’œil de Freddy La tempête a provoqué d’importants dégâts matériels.