Quand je pense à l’Allemagne, la nuit Par Claude MARTIN
Claude Martin s’intéresse très jeune à l’Allemagne, malgré la haine contre ce pays et ses habitants qui demeure au sein des esprits de ceux qui les ont combattus. Cela ne l’empêche pas de partir à la découverte de la langue, de la culture et de l’intelligence de ce pays encore maudit. Les années passent et l’auteur gravit peu à peu les échelons jusqu’à devenir ambassadeur de France à Pékin, expérience qu’il raconte dans son livre La Diplomatie n’est pas un dîner de gala.
À son retour de Chine, il ne peut que constater les désaccords entre la France et l’Allemagne. Une situation qu’il refuse de voir perdurer, et qui le pousse à poursuivre son rôle d’ambassadeur au sein de cette Allemagne qui l’a toujours passionné… C’est cette grande aventure qu’il nous raconte aujourd’hui. Claude Martin, né en 1944, ancien ambassadeur de France en Chine et en Allemagne, est l’un des meilleurs connaisseurs français de la diplomatie internationale.
On a les politiques qu’on mérite Par Chloé MORIN
Des égoïstes. Des arrivistes. Des narcisses. Des incompétents. Des traîtres. Le théâtre politique regorge de ces créatures qui nous
révulsent. Nous les critiquons, nous les jugeons et déjugeons. Nous adorons détester ce monde, mais nous nous garderions bien d’y mettre ne serait-ce qu’un orteil. Et jamais nous ne nous posons la vraie question : comment en sommes-nous arrivés là? Y aurait-il eu – comme les complotistes et les désabusés l’affirment – une confiscation du pouvoir, à tous les niveaux, jusqu’au sommet de l’État ? La réponse est à la fois banale et dérangeante au-delà de travers institutionnels, de gaspillages publics et autres labyrinthes administratifs qu’il est urgent de corriger, nous avons peut-être tout simplement… les Politiques que nous méritons. Quand l’air politique devient irrespirable, ne peuvent subsister que les héros et les dingos. Nous les rejetons, certes, nous déplorons de ne plus avoir le choix, mais ce non-choix, nous l’avons créé en rendant la vie impossible aux engagés et aux dévoués. A la veille d’une bataille présidentielle décisive, au sortir d’un quinquennat marqué par de longues crises (Gilets jaunes, Covid-19…) et dans un contexte toujours plus dégagiste, le temps est peut-être enfin venu de balayer devant notre porte.
Et qui sait ? de se réconcilier avec nos Politiques.
Léopold Sédar Senghor Par Jean-Pierre LANGELLIER
Comment résumer l’exceptionnel et foisonnant destin intellectuel et politique de Léopold Sédar Senghor ? Profondément attaché à ses racines sénégalaises, celles de son « Royaume d’Enfance », tout en étant formé à l' »école des Blancs » lorsqu’il étudie à Paris où il se lie d’amitié avec Georges Pompidou, Senghor ne cesse, durant sa longue vie (1906-2001), de jeter des ponts entre les deux continents dont les cultures le nourrissent et le déchirent.
Premier agrégé africain, inventeur avec Aimé Césaire de la « négritude » – qu’ il érigera en arme au moment d’exhorter les peuples d’Afrique à l’émancipation -, soldat français et prisonnier de guerre, député et ministre de la IVe République, il est aussi l’artisan de l’indépendance du Sénégal et son premier président en 1960. « Mes poèmes, c’est là l’essentiel », aimait répéter Senghor. Vivant l’Europe en Africain, interrogeant l’Afrique à la lumière de l’Occident, il trouve dans la poésie le moyen d’affirmer son identité et d’exalter les vertus du métissage culturel dans sa langue de prédilection, le français, dont il devient un chantre inlassable au nom de la francophonie.
Son oeuvre poétique et sa foisonnante production d’essayiste lui ouvrent d’ailleurs les portes de l’Académie française, où il est le premier écrivain noir à siéger dès 1984. Le poète-président est aussi soucieux d’ancrer la démocratie au Sénégal. Ainsi, en quittant librement le pouvoir en 1980 – geste inédit sur le continent africain -, il adopte une attitude exemplaire et laisse à son pays un héritage politique aussi rare que précieux : le pluralisme, l’alternance du pouvoir, la préservation de l’unité nationale.
D’une plume alerte, Jean-Pierre Langellier restitue avec justesse la vie prodigieuse, débordante d’écrits et de paroles, de rencontres et d’actions d’un homme d’exception qui contribua, plus qu’aucun autre, à réhabiliter l’histoire et la culture de l’Afrique.
Histoire intime de la Ve République II, La belle époque Par Franz-Olivier GIESBERT
C’était le bon temps. Quand la France contemporaine nous accable, il suffit, pour aller mieux, de se ramentevoir celle des années 1970, rythmées par les films de Sautet, les chansons de Dalida, Nino Ferrer, Alain Bashung. Sous le signe – très masculin – de Pompidou, Giscard, Mitterrand, Barre, Rocard, Sartre et Mao, elles furent à la fois insouciantes, bourgeoises et révolutionnaires. Pour écrire cette trilogie, j’ai épluché plus de cinquante ans d’archives personnelles.
Ce qui m’a permis de confronter mes regards d’hier et d’aujourd’hui, ceux des acteurs de l’époque aussi, avec mes souvenirs les plus personnels comme avec les grands évènements historiques, dans un mouvement de va-et-vient permanent. Très vite, je me suis rendu compte que ce travail permettrait d’éclairer la question qui nous étreint tous, plus ou moins : que nous est-il arrivé ? Pendant la décennie 1970, sujet de ce deuxième tome, la France a continué de progresser, dans la foulée du « Sursaut » gaullien que je vous ai raconté dans le précédent volume.
Portée par une croissance économique incroyable, c’est la Belle Epoque de la V?Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers très violents, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l’urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l’immigration, la perte de l’autorité, des repères… Tous les germes étaient à l’oeuvre, à bas bruit, au cours de ces années-là, peut-être moins radieuses qu’elles ne le semblent aujourd’hui, la nostalgie aidant.
Elysée contre Matignon – Le Couple infernal. De 1958 à nos jours Par Jean GARRIGUES
Comment de Gaulle et Debré, Giscard d’Estaing et Chirac, Mitterrand et Balladur, Sarkozy et Fillon ou encore Macron et Philippe ont-ils cohabité ? Ce couple exécutif, unique au monde, engendre une infinité de configurations qui vont de la soumission à la collaboration amicale ou plus tumultueuse, jusqu’à la guerre de succession. Il est fascinant d’observer comment ces hommes et ces femmes de pouvoir, rarement amis, parfois alliés, souvent concurrents et même adversaires, se sont entendus ou non, à travers des crises aussi graves que la guerre d’Algérie, la révolte de Mai 68, la crise sociale de 1995 ou le mouvement des Gilets jaunes de 2018.
Il est étonnant de constater que ces couples improbables ont réussi tant bien que mal à diriger la France à travers les alternances politiques et les cohabitations, dans un pays aussi divisé que frondeur. En s’appuyant sur les témoignages d’anciens Premiers ministres, de secrétaires généraux de l’Elysée et de Matignon, de collaborateurs et de journalistes accrédités, Jean Garrigues se place au plus près de leurs réflexions les plus intimes, de leurs décisions les plus fortes ou les plus douloureuses et de leurs scènes de ménage.
Voici une traversée de plus de soixante ans d’histoire aux côtés de celles et ceux qui la façonnent. Le roman vrai de la vie politique française.