Conseiller départemental du canton de Châteauroux 3, il est le 6ème vice-Président délégué au Patrimoine et à l’aménagement numérique du territoire. Dans le même temps, Marc Fleuret, Président du conseil départemental de l’Indre depuis juillet 2021 reste conseiller municipal de Déols, importante ville qui touche Châteauroux et vice-président de Châteauroux métropole. Une façon de s’assurer que les quatre collectivités : Châteauroux, Châteauroux métropole, Déols, Département de l’Indre, travaillent dans le même sens ?
Votre premier vice-président à l’Agglo est le Président du Département, comment cela se passe-t-il ? J’imagine que ça simplifie les échanges.
On se connaît depuis longtemps parce qu’il était mon adjoint aux sports au mandat précédent. Il a ensuite été candidat à Déols dont il a été élu maire. Mais au bout de six mois, il y a des élections départementales. Il est devenu président du département et premier vice-président de l’Agglo en charge de la mobilité. On travaille tous main dans la main en permanence et c’est une équipe globale. Et ça aussi, c’est vraiment une des clés de notre succès. Quand on se bat comme des chiens pour obtenir les Jeux olympiques, je peux vous que c’est parce qu’on y va vraiment main dans la main avec le président du Département ! Il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre lui et moi. On travaille aussi très bien avec la Région, même si on n’est pas dans la même majorité politique. On fait passer l’intérêt du territoire avant les intérêts partisans.
On sent chez vous l’homme politique au niveau national et pragmatique, capable de de travailler intelligemment avec le président de la Région dans l’intérêt du territoire.
Il y a le temps des campagnes électorales où chacun défend ses convictions, sa vision du territoire, son programme politique. Et puis après, les habitants choisissent et quand ils ont choisi, il y a l’exécution du mandat qui nous a été confié. Les électeurs ne nous élisent pas pour qu’on se batte pendant six ans contre l’autre. Ils nous élisent pour qu’on fasse avancer le territoire avec un programme.
Il y a le travail avec le président de la Région, comme avec le Président de la République ! Le président Macron a été élu, ce n’était pas mon candidat. C’est l’intérêt de nos concitoyens qui doit primer. On reviendra en campagne politique au moment des élections !
Vous avez été élu il y a quelques mois à la présidence de Villes de France. Quels sont vos principaux chantiers ?
Nous avons trois chantiers.
Le premier, c’est la poursuite de celui déjà engagé, à savoir le volet II d’Actions Cœur de ville. Politique qui a été élaborée conjointement entre Villes de France et le Gouvernement. Le comité des financeurs regroupe la Caisse des dépôts, Action logement, l’Agence nationale de l’habitat et Ville de France. Le premier volet a duré cinq ans et s’est terminé le 31 décembre 2022. Maintenant c’est Actions Cœur de ville deuxième génération qui a démarré au 1ᵉʳ janvier 2023 jusqu’au 31 décembre 2026. Il réitère les engagements qui avaient été pris sur le premier dispositif en y ajoutant automatiquement la gestion des quartiers gare et des entrées de ville. Ce dispositif a permis de redynamiser les centres villes, sur la partie commerciale, sur la partie logement, sur la partie espace public.
Le deuxième chantier, véritable enjeu phare de l’année, c’est d’adosser aux villes moyennes l’image de la réindustrialisation française ! On pense que les villes moyennes sont les territoires idéaux pour refaire le lien entre ville et secteur rural, et ainsi ramener sur le territoire, au plus près de nos concitoyens, ces emplois industriels qui faisaient la force de notre pays et son ancrage territorial. Nous les avons perdus au cours de ces 40 dernières années. Aujourd’hui, dans l’après crise sanitaire qu’on connaît avec la volonté gouvernementale de relocaliser et de retrouver de la souveraineté nationale dans la production de médicaments, en matière d’armement, et dans tout ce qui est consommé au quotidien, les villes moyennes qui disposent encore de foncier, qui ont des moyens de formation doivent les mettre au service de l’industrie ! D’ici l’été 2023, Villes de France va apporter une contribution à l’Etat sur ce sujet-là en apportant des préconisations très précises en appui de Territoires d’industrie. Il faut donner un coup d’accélérateur.
Enfin, le troisième sujet qui va nous occuper est celui des quartiers. Dans la politique de géographie prioritaire, c’est à dire de réduction des inégalités sociales à l’échelle des villes, on a accumulé des ressortissants étrangers ou des gens sans qualification ou sans travail. Là-dessus, on arrive à une nouvelle génération de ces Contrats de ville. Ville de France souhaite aussi contribuer dans cette réflexion, telle qu’on la verrait de manière efficace, en s’appuyant toujours une solution assez simple : sur le maire en tant que chef de file. La force du dispositif, c’est le cadre national, mais qu’il y a des déclinaisons locales spécifiques. Car à chaque fois, on a demandé aux maires de piloter le groupe localement et nous sommes arrivés en mettant les mêmes parties prenantes autour de la table à des contrats différents parce qu’ils sont à chaque fois adaptés aux caractéristiques du territoire.
Votre poste de Président de Villes de France, c’est la dernière marche avant de devenir ministre ?
Moi, je me suis investi à Ville de France avec la volonté d’y rester et de durer, puisqu’en plus, le mandat se termine à l’été 2023. Je finis le mandat de Caroline Cayeux. En juillet, je serai à nouveau sur la sellette en me soumettant au vote du conseil d’administration de Villes de France. Mon engagement est sur la durée. Aujourd’hui, je me consacre vraiment à ma ville, à la défense des villes. Si un jour un engagement national était proposé, il faudrait déjà que ça corresponde vraiment à mes compétences. Je n’ai pas été candidat aux législatives car je préfère le mandat local.
Et je n’ai pas envie d’être ministre pour être ministre
