Des terrains de stage
Les multiples incitations financières auprès des étudiants en médecine se sont avérées totalement inefficaces aussi bien au niveau national qu’au niveau des territoires pour résorber les déserts médicaux. Ces aides n’ont fait que créer des effets d’aubaine ici ou là, auprès d’étudiants qui avaient de toute façon prévu de s’installer dans la région, avec ou sans cette aide.
Afin d’améliorer l’attractivité du territoire, de multiplier les stages de médecine générale, et donc à terme d’y favoriser l’installation de nouveaux médecins généralistes, des départements ont établi des conventions avec les universités permettant de financer la formation de maîtres de stage universitaire (MSU).
Enfin, une loi récente offre un contexte favorable : les étudiants de 3e cycle des études de médecine générale et d’autres spécialités de premier recours doivent désormais effectuer un stage d’au moins six mois en ambulatoire dans une zone sous dotée.
Des maisons de santé pluriprofessionnelles
Les structures pluriprofessionnelles peuvent être les centres de santé, les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP) de création plus récente ou les pôles de santé libéraux dans lesquels les professionnels travaillent en réseau.
Depuis quelques années, les pouvoirs publics ont encouragé le développement des MSP, souvent considérées, à tort ou à raison, comme une solution à privilégier dans le cadre de la lutte contre les déserts médicaux. Les subventions mixtes des communes, conseils départementaux et ARS ont permis une croissance exponentielle des MSP : alors qu’elles n’étaient qu’une vingtaine en 2008, on en recense actuellement environ un millier.
En théorie, un réseau de MSP est un réel appui à l’installation de professionnels de santé dans les territoires ruraux et urbains présentant un déficit d’attractivité. Mais compte tenu des difficultés à attirer des professionnels de santé libéraux, la MSP ne survit pas toujours au départ à la retraite des praticiens qui étaient eux-mêmes à l’origine du projet.
Une offre de santé itinérante
Dans les zones prioritaires qui manquent de structures de santé, l’option de l’itinérance a été développée par certaines collectivités territoriales avec un bus de la Protection maternelle et infantile (PMI) ou plus largement un cabinet médical mobile.
En effet, il n’est objectivement pas réaliste de croire que nous pourrons créer des lieux de santé dans chaque commune de France.
Les autres réponses des collectivités
Face aux déserts médicaux, la politique innovante de soutien à l’offre de santé repose sur différentes initiatives des collectivités territoriales. Celles que l’on a décrit et d’autres encore comme le « Généraliste Dating » ou le recrutement de médecins titulaires d’un diplôme étranger.
Mais, de plus en plus, les territoires entrent en concurrence pour attirer les professionnels de santé, avec le risque d’aggraver les inégalités. En une sorte de course à la surenchère entre les territoires, c’est à qui déroulera le plus grand tapis rouge pour attirer des candidats…
Le destin de ces initiatives est variable. Certaines solutionnent en partie le manque de professionnels de santé, mais elles peuvent également échouer.
La télésanté, autre outil dont les collectivités peuvent s’emparer, peut alors venir compléter l’arsenal thérapeutique de cette maladie endémique : la désertification médicale. Nous en parlerons dans un prochain billet.