Originaire du Limousin, auquel il reste attaché, Lucas Destrem est titulaire d’une formation universitaire en géographie (Limoges, Genève et Lille). Il s’est spécialisé dans la valorisation du patrimoine, et a travaillé sur une mission d’inventaire du patrimoine industriel en Ariège de 2017 à 2022. Cartographe amateur à ses heures perdues, il aime de longue date les cartes, les lieux, les paysages et tout ce qui relie les mots à la géographie, en particulier la toponymie et les stratégies de communication et d’aménagement des acteurs territoriaux. Il a également publié deux ouvrages aux éditions Mon Limousin, consacré aux rues de Limoges et aux points de vue panoramiques et tables d’orientation de Creuse et Haute-Vienne.
Ses travaux sont à retrouver sur : lucasdestrem.com
Dans le cadre du #30DayMapChallenge, un défi en ligne dans lequel cartographes professionnels et autres amateurs de géographie rivalisent d’imagination, Lucas Destrem a décidé de prendre au pied de la lettre le nom de la Région Île-de-France, et donc d’en faire une île cernée par les eaux… Voici ici une version adaptée de cette carte, limitée au département de l’Essonne, un territoire très varié, reliant la Beauce rurale et agricole à la périphérie parisienne.
Les limites séparant ce département des autres (Eure-et-Loir, Yvelines, Seine-et-Marne, Loiret, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne) deviennent des côtes découpées. Les localités « dans les terres » sont volontairement effacées. La localisation des ports se fait en fonction de l’aboutissement des principaux axes de communication que sont les routes majeures et les voies ferrées. La récurrence de ces derniers soulignent combien l’Essonne est un département connecté à ses voisins. Les lignes de chemin de fer, en se fondant dans l’ « océan Parisien » ou la « mer du Centre », donnent naissance à des navettes maritimes, menant vers d’improbables autres îles… Le choix des noms des ports procède de la reprise des toponymes existants… mais certains sont adaptés. Remarquez les clins d’œil à l’univers marin : Dourdan-les-Sables, Montceaux-à-la-Plage… Bourgs et villes des confins de l’Essonne en deviennent les avant-postes.
Ce détournement géographique, au-delà de la simple plaisanterie, entend ainsi revaloriser les marges. Ces « bordures » sont aussi les fronts pionniers des dynamiques spatiales.