Le 8 Novembre dernier, j’ai pu rencontrer la Secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel et cette rencontre fut cordiale. Si la Secrétaire d’Etat considère que la décentralisation de la protection de l’enfance a produit des résultats inégaux, elle partage toutefois l’idée que sa recentralisation serait inadaptée aux missions de l’ASE, et nous regrettons ensemble l’absence de l’Etat qui reste le garant de l’application des lois et leurs financements.
L’ABSENCE DE DONNEES SUR LA PROTECTION DE l’ENFANCE.
J’ai soulevé l’absence de données réelles sur la protection de l’enfance et ai invité à organiser au niveau des départements un état des lieux réel de la protection de l’enfance à la fois quantitatif et qualitatif. Cet état des lieux permettrait une analyse globale de la situation, et j’ai proposé qu’il soit confié à l’ONPE et au CNPE.
UN PLAN EXCEPTIONNEL DE RECRUTEMENT ET DE FORMATION
Concernant le manque de personnel dans la protection de l’Enfance, la Secrétaire d’Etat s’interroge sur la possibilité de recourir aux intérimaires afin de combler rapidement les postes vacants.
J’y suis formellement opposé !
Prendre en charge un enfant nécessite une relation durable au risque de transformer les services de protection de l’enfance en « garderies améliorées » à coût élevé.
J’ai plutôt plaidé pour une campagne nationale de valorisation des métiers du social, en préconisant une formation initiale diplômante rémunérée et continue, contre un contrat à servir de 5 ans assorti d’un salaire identique au secteur public ou privé d’au moins 2000€ (comme les enseignants), ainsi qu’un accès favorisé au logement.
DEVELOPPER UNE VÉRITABLE POLITIQUE DE PRÉVENTION
J’ai proposé de positionner des équipes éducatives formées, spécialisées dans la prévention primaire, qui soit autonome des équipes de travailleurs sociaux lesquels sont chargées du suivi des mesures éducatives. Ces équipes spécialisées dans la prévention primaire travailleraient avec les communes, l’éducation nationale, les associations locales et sportives, les médecins généralistes. La Secrétaire d’Etat y a été sensible et m’a proposé d’approfondir ce sujet afin d’en extraire des propositions.
SURVEILLER LA SANTÉ DES ENFANTS
Un échange fructueux a eu lieu sur la santé des enfants souffrant de troubles psychiques admis à l’ASE. La présence d’infirmiers psychiatriques permettrait d’aborder les situations complexes qui mettent en échec les structures.
La Secrétaire d’Etat y envisage d’aborder ce sujet avec le Ministre de tutelle.
J’ai ajouté la nécessité de conventions entre les Départements et les ARS afin de mettre à disposition des pédopsychiatres
notamment lors de l’admission à l’ASE ainsi que la création d’un service de prévention de la santé issu de la fusion de la PMI et la Santé scolaire.
De même, les médecins doivent être protéger lorsqu’ils réalisent des signalements d’enfants en danger, comme ceux des PMI et de la Santé scolaire, car actuellement ils se trouvent mis en cause par le Conseil de l’ordre, alors qu’ils agissent dans un cadre légal.
UN TRAVAIL PLURI INSTITUTIONNEL
Nous partageons l’urgence d’un décloisonnement des institutions au service des pratiques et du soutien des professionnels confrontés à des enjeux complexes.
Comme le préconisait la cour des comptes en 2020, l’Etat doit retrouver sa place en nommant un sous-préfet coordinateur de la protection de l’enfance. La Secrétaire d’Etat n’y semble pas opposée.
ET MAINTENANT ?
Cette rencontre n’ambitionnait pas d’obtenir des réponses concrètes, mais d’échanger sur les sujets cruciaux.
Ce dialogue devrait se poursuivre pour parvenir à des décisions de l’Etat en lien avec les Conseils Départementaux, l’Assemblée des Départements de France (ADF) et l’ANDASS.
Je reste disponible pour poursuivre ces échanges, car il y a toujours urgence pour nos enfants.