Les Départements se plaignent beaucoup de leurs situations financières, mais on constate par exemple de bonnes DMTO. Les départements ne crient-ils pas un peu trop au loup ?
Je crois en l’avenir de la France donc je crois en l’avenir des Départements.
Le Journal des Départements : Voyez-vous encore un avenir pour les Départements ?
François Durovray : Je crois en l’avenir de la France donc je crois en l’avenir des Départements. Parce que l’histoire des Départements et celle de la France sont intimement liées depuis leur création en 1790.
Par ailleurs, ils représentent la bonne échelle de gouvernance du territoire. Je ne dis pas ça car je suis Président de Département, si on me démontrait la pertinence d’un autre échelon, je saurais l’entendre.
Mais j’en suis convaincu, le Département correspond à la bonne taille qui permet de conjuguer proximité et efficacité. Nous l’avons d’ailleurs vu pendant la crise covid! Evidemment, on pourrait imaginer des regroupements… A l’image de ce qui a été fait dans le Berry par exemple avec le Cher et l’Indre ou comme l’Alsace ou la Savoie. Cela va dans le sens de l’idée des 50 départements de Michel Debré, autour d’un million d’habitants, à laquelle je suis favorable.
Au-delà de ce maillage du territoire, chaque niveau de collectivité a un ADN. Aux Régions, l’attractivité, la compétitivité et l’international. Aux Départements, la cohésion sociale et territoriale.
Or, pour que notre pays relève les défis de l’avenir, ces questions de cohésion sociale et territoriale apparaissent fondamentales.
J’espère donc et surtout je souhaite, un grand avenir aux Départements.
Ils ont la capacité de relever les défis du XXIème siècle. Ceux-là sont de trois ordres: transition écologique, transition démographique, avec notamment le bien vieillir, et transition digitale, avec l’éducation et les usages numériques.
LJD : Vous n’évoquez pas la transition démocratique alors que les résultats aux récentes élections ont montré le désintérêt des électeurs ?
F.D : Evidemment, il y a un défi démocratique indéniable. Et c’est encore une fois les Départements qui peuvent apporter une réponse à la crise démocratique. Hors métropoles le Conseiller départemental est connu. On ne le dira jamais assez : nous sommes de véritables élus locaux, qui vivons et agissons pour le quotidien des français, de la naissance à la fin de vie. Alors, il faut peut-être faire évoluer le mode de scrutin, a fortiori dans les Départements jugés urbains et proches de métropole comme l’est l’Essonne en instaurant un véritable conseiller territorial (fondant ainsi les fonctions de conseiller régional et départemental). C’est un de mes points d’accord avec Xavier Bertrand.
LJD : Cela signifie que les élus de votre département sont peu connus ?
F.D : Il est indéniable qu’ils sont moins connus que les élus d’un département rural, Président inclus!
Cette crise démocratique, ce désintérêt électoral réel, se nourrit d’un sentiment, parfois brutal, de déclassement chez nos concitoyens, avec le sentiment que l’État ne répond plus présent, ce qui est un choc énorme. On perçoit un sentiment de défaillance des services publics régaliens qui protègent et émancipent : la police, la justice, l’éducation et la santé.
La crise démocratique sera, il me semble, résolue lorsque l’on pourra réenchanter l’avenir et montrer aux Français qu’ils ont une place dans quelque chose de plus grand qu’eux. C’est évidemment le pays, mais c’est aussi l’échelle départementale
LJD : Les citoyens manquent de lisibilité sur les compétences des collectivités…
F.D : Je pense que nous avons la capacité d’écrire un avenir pour chaque citoyen dans sa commune, dans son département et dans son pays. Mais cela signifie écouter ses concitoyens, aller à leur rencontre, échanger, débattre et proposer. C’est le rôle des élus, et notamment des élus départementaux. Le vrai sujet est là ! Plutôt que de discuter du nombre de collectivités, ou du niveau de collectivités, il faut oser clarifier les compétences, arrêter les financements croisés qui nous fatiguent, et qui font perdre du temps… Chaque collectivité a sa logique, et son ADN, mais il faut en revanche clarifier. La loi 3DS ne l’a hélas pas fait. J’appelle de mes vœux à une vraie réforme de la décentralisation afin que les élus locaux disposent d’une responsabilité claire et exclusive, et des moyens de la mettre en œuvre surtout.
Clarifier les pouvoirs, cesser d’infantiliser les élus ; voici les vrais enjeux.
LJD : Toujours sur les réponses à la crise démocratique…vous effectuez depuis le printemps dernier un « Tour de France de l’Essonne ». Pouvez-vous nous en parler ? Quand quel but ?
F.D : Bien sûr, je fais ce « Tour de France de l’Essonne » depuis plusieurs mois pour rencontrer les habitants, échanger avec eux sur la pratique démocratique, et voir comment construire quelque chose ensemble. Objectif : un échange en direct et sans filtre avec les Essonniens, tout simplement.
Je dis « Tour de France » car nous avons coutume de dire que l’Essonne est une véritable petite France, urbaine et densément peuplée au nord et rurale, plus agricole au sud.
Acteurs associatifs, bénéficiaires du RSA, collégiens, séniors, agents publics, salariés, entrepreneurs… Je profite de ces moments pour échanger avec celles et ceux que nous n’entendons que trop peu. Je n’ai bien sûr pas attendu ces derniers mois pour me rendre à leurs rencontres. Mais bien souvent, nos échanges, hélas trop brefs sur le terrain, ne me permettaient pas un dialogue aussi approfondi que je le souhaitais.
Car les événements de ces dernières années et les retentissements qu’ils ont eu sur notre société et notre démocratie, plus fracturées que jamais, ne peuvent être ignorés. De même que la remise en cause des expertises et des décisions prises par des élus pourtant légitimes.
Comment ramener les citoyens aux élections ? Que faut-il et veulent-ils changer dans notre société ? Qu’est-ce qui nous porte collectivement ? Quelle est la vision de notre territoire?
Voilà quelques-unes de mes interrogations.
En tant que Président de Département, je ne peux rester indifférent à la colère exprimée par mes concitoyens dans les urnes ou – plus inquiétant encore – par ceux qui ne s’y rendent plus car ils « n’y croient plus »
Ces échanges se déroulent dans le respect, l’écoute et sont d’une grande richesse. Ils me confortent souvent dans mes opinions, parfois ils viennent les bouleverser. De manière générale, ils me renforcent dans la conviction que c’est ensemble que nous parviendrons à redonner du crédit à la parole publique et à refaire société. Nous en sommes collectivement capables.
LJD : Qui rencontrez-vous dans votre Tour de France ?
F.D : Les Essonniens encore une fois ! Des jeunes, des artisans, des membres d’associations, des libéraux, des retraités… tout le monde et c’est l’objectif comme je vous le disais ! J’ai, par exemple, participé dernièrement à un repas des anciens, et à table les gens m’ont parlé de la route qui passait devant chez eux sans savoir que c’était une route départementale, et donc que j’en étais responsable. Ce sont donc des échanges très libres encore une fois. L’idée est d’aller davantage au contact des personnes que nous avons moins l’habitude de voir dans l’exercice de notre mandat local.
J’ai également échangé avec des aides-soignants dans le cadre de cette démarche. En pratique je rencontre un panel de 10 à 15 essonniens pendant 2 heures et cela nous permet d’avoir de vrais échanges de fond.
Quand je me déplace pour une inauguration, on voit globalement les mêmes personnes, et dans les communes, il y a une distance avec le Président du Département. Je veux justement casser cette distance et aller directement au contact.
LJD : Ne pensez-vous pas que le non-cumul des mandats a créé une coupure avec la base ?
F.D : Cette coupure n’existe pas à mon sens chez le Président de Département qui a un mandat local. Je suis, par exemple, premier adjoint dans ma commune de Montgeron et Président de l’agglomération Val d’Yerres – Val-de-Seine. Je suis sur le marché le samedi pour prendre le pouls, échanger. D’une part, ce sont les électeurs de mon canton, et en plus c’est mon thermomètre ! Comment un élu peut-il sentir les choses et agir s’il est coupé du quotidien de ses concitoyens ? Impossible selon moi ! Du moins ce n‘est pas ainsi que je conçois mon mandat.
LJD : Avec la crise sanitaire et celle des Gilets jaunes, le regard sur le Département va-t-il changer ?
F.D : J’en suis convaincu oui. Après il faut le dire, nous avons été agiles, mais à bas bruit. Nous n’avons par exemple pas convoqué les caméras pour montrer que nous donnions des masques… Nous avons été là simplement : en coordonnant l’action avec les communes, en échangeant avec l’ARS, en dialoguant avec les régions et, surtout, en étant à l’écoute de nos concitoyens.
Le Département possède une réelle force de frappe que n’ont pas forcément les communes, concentrées dans le quotidien, mais une véritable proximité que la Région ne peut avoir.
Nous avons su innover et être efficaces pendant le Covid, mais sans tambours ni trompettes ! Sanitaires, sécuritaires, sociales aujourd’hui… Les différentes crises ont façonné et augmenté notre capacité de résilience. Aujourd’hui, nos collectivités doivent désormais faire face aux cyberattaques. On sort un peu épuisé des crises, disons-le, mais renforcé !
LJD : Quels sont vos rapports avec l’Etat ?
F.D : Je suis jacobin de base. Mais, je dois l’avouer, plus je suis Président de département, moins je suis jacobin… Je demeure bien sûr très attaché à l’État mais je me navre de constater un affaissement de ce dernier parfois. Le constat est sévère selon moi : moins l’État a d’argent et plus il réglemente.
Je ne remets pas en cause l’action des Préfets, toutefois ; j’ai en effet la chance d’avoir un Préfet très à l’écoute sur mon territoire avec lequel j’échange régulièrement. Nous avons tous les deux à cœur les intérêts de l’Essonne et nous savons adapter les règlements à l’échelle locale. Mais la machine bureaucratique étatique ne nous aide parfois pas !
Deux exemples concrets pour illustrer cela: récemment, je reçois une mise en péril concernant un parc du XVIIIème siècle, et nous travaillons à la restauration du lac conformément aux directives de la DRAC. Nous réalisons le projet en ce sens et la DRAC le valide. Quelques jours plus tard, je reçois un courrier de la direction de l’environnement qui m’informe d’une amende de 50.000€ pour avoir abattu des arbres !
Second exemple, le Département restaure Méréville, un château magnifique du Sud Essonne qui menace de s’effondrer. La DRAC m’ordonne d’effectuer les travaux, nous étions de toute façon prêts à les faire. Le lendemain, je reçois un courrier de la Direction de l’environnement m’interdisant de faire des travaux en raison de la présence de chauves-souris protégées observées pendant un an dans leur milieu naturel… Heureusement, avec le préfet nous avons trouvé une solution et nous allons déplacer les chauves-souris. Mais vous voyez, deux services régionaux sous la tutelle du même préfet de Région nous posent des obligations diamétralement opposées…
Heureusement que les volonté humaines – Etat et collectivité en l’espèce – sont parfois là pour aller au-delà des folies bureaucratiques françaises !
Dans le cadre intangible de la République une et indivisible, l’Etat doit permettre l’autonomie, favoriser l’émancipation, promouvoir les libertés locales.
LJD : Fut une période où le préfet avait la tutelle sur toutes les administrations d’État…
F.D :Je suis pour qu’un préfet ait une réelle autorité sur l’ensemble des services et qu’il y ait un dialogue exigeant avec le Président de Département. Je suis également favorable à laisser davantage de marges de manœuvre aux élus, notamment pour expérimenter, sous le contrôle du préfet. Sans cela, notre pays étouffera sous la verticalité, j’en ai peur.
LJD : Jugez-vous qu’il y ait un travail de partenariat avec l’État, ou pensez-vous, comme certains l’affirment, que l’État vous prend pour ses sous-traitants ?
F.D : Je veux penser que nous sommes partenaires mais cela est parfois compliqué ! Là encore, je veux vous donner un exemple concret : nous avons fait le choix en Essonne, avec la majorité que je porte, de candidater pour l’expérimentation du versement du RSA sous conditions. Je pense, en effet, qu’en contrepartie des 15 ou 20 heures de travail, le bénéficiaire doit voir son RSA augmenter. Il faut créer un cercle vertueux, sinon il n’y aura aucun effet incitatif !
Dans le cadre de cette expérimentation, il faut donc laisser une marge de latitude à nos professionnels vis-à-vis des bénéficiaires, et que tout ne soit pas corseté en amont par l’État. Je souhaite donc une véritable expérimentation avec, bien sûr, une discussion avec l’État et non une reprise en main par l’administration centrale de notre action locale. Nous verrons par la suite comment cela se passera.
LJD : Les Départements se plaignent beaucoup de leurs situations financières, mais on constate par exemple de bonnes DMTO. Les départements ne crient-ils pas un peu trop au loup ?
F.D : Je ne suis pas d’accord. Nous avons en effet eu des recettes dynamiques, notamment les droits de mutation mais aussi les taxes foncières, depuis le milieu des années 2010 mais nous avons aussi dû faire au même moment face à des dépenses supplémentaires : RSA, protection de l’enfance et vieillissement.
Aujourd’hui, nous sommes dans le dur, pardonnez-moi l’expression ! Il y a un retournement, des DMTO (droits de mutation à titre onéreux) en baisse, des dépenses en hausse. C’est ce qu’on appelle un effet ciseau. L’année prochaine, nous aurons 100 millions de dépenses supplémentaires sur un budget d’1,2 milliards d’euros, notamment avec 30 millions supplémentaires pour assurer les mesures de l’État liées au Ségur , au point d’indice , ou au RSA, 30 millions sur la hausse des coûts de l’énergie, des matériaux et des denrées alimentaires, 10 millions sur les sapeurs-pompiers, et les 10 millions supplémentaires qu’on retrouve chaque année sur le volet social.
Les dépenses liées à la protection de l’enfance ont ainsi augmenté de 25% en trois ans, notamment avec une hausse des informations préoccupantes (alertes sur un mineur en danger) et la mise en œuvre de la loi Taquet. Pour illustrer, nous sommes donc passés de 160 à 200 millions d’euros de dépenses en ce qui fait de la protection de l’enfance le premier poste de dépenses du Département, devant le RSA ! L’Essonne voit par ailleurs sa démographie s’accroître avec des actifs et des jeunes familles qui n’ont plus les moyens de se loger à Paris. Un collégien, c’est 1 000 euros sur une année et nous en accueillons près de 1000 par an.
LJD : Que pensez-vous de la loi Notre, et des compétences transférées à la Région ?
F.D : Je ne suis pas choqué que les Conseils Régionaux soient chefs de file sur l’économie. Mais dans une grande région comme l’Ile-de-France, il est essentiel de développer des relations partenariales avec des antennes départementales afin d’accompagner les petites et les moyennes entreprises. Les relations sont fluides avec la Région sur ce sujet et les compétences claires. C’est hélas parfois l’État qui peut compliquer la tâche comme évoqué précédemment !
LJD : Vous vous intéressez beaucoup à la thématique des transports. Allez-vous récupérer la gestion des routes nationales ?
F.D : Non. Le Département a en effet repris un tronçon de la RN6 mais cela était avant la loi.
Revenons sur la loi 3DS que je considère comme une terrible occasion manquée. Sur l’exemple des routes, nous aurions dû avoir un « grand deal » avec l’État. Les Départements reprenaient alors les 10.000 kms de routes nationales car ils possèdent la technique pour le faire, en contrepartie de leviers financiers, bien sûr nécessaires, pour assurer la remise à niveau et assumer le fonctionnement.
Mais l’État a refusé de nous donner les moyens de décider. Il n’y a donc in fine que 15 départements qui s’inscrivent aujourd’hui dans la démarche de reprendre la gestion de leurs routes nationales. Et dans ceux-ci, plusieurs vont abandonner car l’État ne donne aucune information sur les plans, le coût, etc.
Il est surprenant de vouloir transférer des compétences sans les accompagner de moyens.
En parallèle, dans certaines régions, ces routes vont être gérées par les Régions, donc on va perdre en lisibilité et cela va couter plus cher… C’est le parfait exemple de ce qu’il ne fallait pas faire… !
LJD : Vous aspirez à devenir ministre des transports ?
F.D :Franchement ce n’est pas le sujet dans la période que nous vivons ! Pour tout vous dire je me suis intéressé à la thématique des mobilités au début des années 2000 car je venais d’être élu d’un territoire très dépendant des transports. C’est une réelle préoccupation pour mes concitoyens et je suis effectivement devenu passionné par ce sujet.
Je veux être clair, ma priorité et mon parti c’est l’Essonne. C’est mon ambition mais aussi une réelle vocation car je ne m’y vois pas autrement que pleinement engagé.
Par ailleurs, être élu d’un Département d’1,3 millions d’habitant me permet de pouvoir mener des expérimentations, suivre de près des politiques menées depuis 2015, en initier d’autres avec ma majorité. Je suis en effet de ceux qui estime que c’est du local, du territoire que naissent et viennent les solutions au global.
C’est d’ailleurs un reproche que l’on peut faire aujourd’hui à nos gouvernants, ils n’ont parfois plus pied, sans le vouloir bien sûr, avec le quotidien des Français, avec le territoire.
C’est une vision et un combat que je partage avec Xavier Bertrand, il faut redonner du souffle mais surtout du concret dans nos politiques, partout en France et pas seulement à Paris !
LJD : Au fond, vous êtes un vrai départementaliste !
F.D : Bien sûr, je suis d’ailleurs celui qui avait lancé le mouvement pour conserver les numéros sur les plaques d’immatriculation! Et cela va bien au-delà du symbole…
Par ailleurs, lorsqu’on est Président de Département, on est bien sûr fier de son territoire, mais tous les territoires du pays sont connectés et unis, par nos compétences départementales comme par nos complémentarités locales. En outre, tous les départements de France ont des liens avec l’Essonne, par les communications avec l’aéroport d’Orly et le TGV de Massy bien sûr, mais aussi avec la recherche et l’innovation sur le plateau de Saclay. Ce qui s’invente en Essonne est ensuite fabriqué dans le reste de la France !
LJD : Comment est né votre passion pour les territoires et la politique ?
F.D : Ce n’est pas un héritage familial. J’ai grandi en Essonne, à Bures sur Yvette et j’ai commencé à militer à l’âge de 16 ans au RPR, je faisais alors campagne pour Jacques Chirac. Mon premier appel en politique ! Je suis ainsi devenu Président des Jeunes RPR de Bures-Orsay puis responsable départemental. J’ai été le premier lors de la campagne de 1995 à offrir des pommes aux gens qui venaient aux rassemblements de Chirac avec un ami dont l’oncle avait un verger et qui nous avait offert des tonnes de pommes !
En parallèle, j’ai suivi des études de droit public et de gestion des collectivités locales parce que je souhaitais devenir élu, m’engager pour mon territoire. Cela peut paraître surprenant à un tel âge mais c’était pourtant bel et bien le cas ! J’ai ensuite gravi les échelons un à un en étant collaborateur d’élus, puis élu municipal puis régional et depuis 2015 président du Département de l’Essonne.
En somme je suis très lucide sur le fait que ce sont les Essonniens et eux seuls qui m’ont « fait » et non un parti politique.
LJD : Comment voyez-vous l’avenir ?
F.D : Je suis un optimiste résolu et lucide ! Notre paysage familier est en train de changer profondément sous l’effet de phénomènes multiples, implacables, radicaux. Il y a beaucoup à réinventer et notre rôle consiste à proposer une vision et tracer un chemin. Il sera difficile mais nous sommes capables de construire un sursaut. J’essaye d’embarquer sur mon territoire les bonnes volontés et de tirer les Essonniens dans une aventure plus grande qu’eux.