L’extinction de l’homme – Le projet fou des antispécistes, par Paul SUGY
La cause animale nous préoccupe, et défendre les animaux maltraités est légitime. Mais les mouvements végans sont traversés par une dérive inquiétante : l’antispécisme. Ces militants jugent que la consommation de viande est une pratique barbare, une discrimination envers les animaux qu’ils comparent à du racisme. Ce mouvement a conquis les universités anglo-saxonnes et commence à peser dans l’intelligentsia occidentale. En mettant en perspective les thèses des antispécistes, Paul Sugy éclaire, tout en évitant les amalgames et les réductions hâtives, le projet d’une déconstruction de la notion d’humanité. Avec rigueur et finesse, il dévoile un risque d’une ampleur inédite : il ne s’agit de rien d’autre que de remettre en cause la dignité supérieure de la vie humaine. L’antispécisme est moins selon lui une défense de l’animal qu’un réquisitoire contre l’homme.
Diplomate, pour quoi faire ?, par Jérôme BONNAFONT
Le monde a-t-il encore besoin de diplomates ? Pourrait-on se passer, dans les rapports internationaux, de ces personnages qui, entre technicité et art consommé des contacts personnels, s’affairent dans les coulisses de l’histoire ? Derniers remparts avant la guerre, ils sont aussi les artisans du retour à la négociation, quand le pire s’est produit. Jérôme Bonnafont fait ici l’éloge de la diplomatie au service de l’Etat, de la nation, de l’aspiration à une société internationale ordonnée. Vade-mecum pour diplomate, débutant ou confirmé, cet ouvrage s’adresse à toute personne intéressée par l’action extérieure de la France. Il offre une visite guidée du Quai d’Orsay (et d’organismes internationaux comme l’ONU), de son organisation et de ses pratiques. C’est aussi un traité du négociateur. Parsemé de portraits de figures remarquables, de Talleyrand à Kissinger ou Lavrov, de rappels sur l’histoire des relations internationales et de la politique étrangère française ainsi que sur la construction européenne, ce livre est une mine d’informations sur la diplomatie, ses traditions et ses évolutions, et sur les différents centres de décision à l’échelle nationale ou internationale. Ce texte est surtout une défense et illustration du rôle des diplomates et de leur art, avec leurs idéaux, leurs ambiguïtés et leurs grandeurs, en des temps où, plus que jamais, on débat de leur fonction.
De Gaulle 1969 – L’autre révolution, par Arnaud TEYSSIER
Le 27 avril 1969, Charles de Gaulle perd le référendum qu’il avait organisé sur la régionalisation et la réforme du Sénat. Il annonce aussitôt sa démission, se retire définitivement à Colombey, dont il ne sort que pour deux échappées étranges et romanesques vers l’Irlande et l’Espagne, et rédige ses Mémoires d’espoir. Ses derniers mois au pouvoir ont souvent été présentés comme une succession d’erreurs ou de maladresses, attribuées pour l’essentiel à la vieillesse ainsi qu’à l’incompréhension de la modernité dont Mai 1968 venait d’annoncer l’avènement avec fracas. L’historien Arnaud Teyssier nous dit tout autre chose : de Gaulle, en ses derniers temps, avait pleinement pris conscience qu’il faisait face à un personnage nouveau – la société moderne, libérée du souvenir de la guerre, traversée de besoins et de désirs, et pour qui la puissante organisation de gouvernement qu’il avait mise en place était devenue trop lourde. Il appréhendait la venue de temps inédits, porteurs des illusions du bien-être mais chargés de difficultés, de menaces, de crises. C’est pour y préparer la France que de Gaulle entreprit, dans ses derniers mois, une révolution de grande ampleur. Pour lui, la réalité du monde, imprégnée d’histoire et de tragédie, était dangereuse, mais aussi pleine d’espoir : si on pouvait la saisir dans sa densité et dans sa profondeur, alors « un grand élan emporterait les êtres et les choses ». De Gaulle, en 1969, pressent déjà les angoisses, la peur de l’inconnu, la tentation du renoncement et du nihilisme qui s’empareront cinquante ans plus tard de nos démocraties.
Successions – L’argent, le sang et les larmes, par Raphaëlle BACQUÉ et Vanessa SCHNEIDER
Un père, des enfants, une entreprise à transmettre. Balzac en a fait le terreau de nombreux romans, les Américains des séries à succès, mais la réalité dépasse la fiction. Cette enquête riche en révélations plonge dans les coulisses et les secrets de famille du capitalisme français. Vincent Bolloré a rebâti son empire pour le rendre désirable aux yeux de ses enfants. Mais il ne lâche rien. Bernard Arnault élève les siens comme on entraîne des chevaux de course. Jérôme Seydoux ne juge personne à sa hauteur. Dans la tribu Bouygues, c’est l’outsider qui a finalement gagné. Arnaud Lagardère, lui, a réduit méthodiquement l’héritage de son père, comme une vengeance oedipienne… Méconnues jusqu’à présent, les histoires de succession des Pinault, Decaux, Hermès, Mulliez, Peugeot, Gallimard ou Bettencourt racontent les privilèges, les haines et les trahisons qui empoisonnent les liens du sang. Sujet tabou, dossiers explosifs. Histoire universelle. Au fil d’un récit haletant, deux journalistes réputées, Raphaëlle Bacqué et Vanessa Schneider, nous dévoilent pour la premières fois la véritable nature du pouvoir en France.
« Vous n’oublierez rien, Colonel » – Aide de camp du président de la République, par Peer de JONG
De 1994 à 1997, le colonel Peer de Jong a été l’aide de camp de François Mitterrand, puis de Jacques Chirac. Pendant quatre ans, il les a accompagnés quotidiennement et a partagé leur intimité : maladie de Mitterrand, révélation de l’existence de sa fille cachée Mazarine, attentats à Paris en 1995, élection de Chirac et dissolution de l’Assemblée nationale, cohabitation difficile avec Lionel Jospin. Méconnue, la fonction d’un aide de camp est pourtant essentielle : il participe à chaque déplacement international, il assiste aux petites réunions et aux grands sommets et surtout il protège jour et nuit la vie privée du président. Dans ce témoignage exceptionnel, un officier nous livre pour la première fois les secrets et confidences de deux présidents de la République et nous entraîne dans une visite inédite des coulisses de l’Élysée.