Alchimie de torrents et de roches qui fait fleurir les mélèzes et les oliviers, cette terre semble née du mariage entre un glacier et une cigale.
Dans mon enfance, j’ai vécu à Vinon sur Verdon, à la croisée du Var, des Bouches du Rhône et des Basses-Alpes. Je sais qu’il y a tant de beauté dans ce pays qu’il me faudrait plus d’un texte pour en célébrer la force et la variété.
En entrant par l’ouest, de Manosque à Sisteron, on peut remonter la vallée de la Durance par le pays de Forcalquier. Ici les rivières coulent paisiblement dans un paysage déchiré par les muscles de la terre.
Aux frontières du Parc Naturel du Luberon, la culture provençale règne dans les villages comme au temps de Giono. On y cultive les lavandes et les vignes, les vergers et les fêtes populaires.
Au centre du département, enserrant la Bléone, s’élève la capitale du territoire : Digne les bains.
Dans les Pré-Alpes, les eaux irréelles du Verdon creusent le plus grand canyon d’Europe ponctué de cinq lacs : Castillon, Chaudanne, Sainte-Croix, Quinson et Esparron. C’est le pays du rafting au pied de la cité de Castellane. Herbes aromatiques dans les collines de Valensole, thermalisme à Gréoux les Bains, faïences artisanales à Moustiers Ste Marie, mais aussi vestiges préhistoriques et celtes, qui nous rappellent que les humains ont depuis toujours un goût immodéré pour la beauté.
Si en remontant vers le nord-est, on quitte la Route #Napoléon par Saint André des Alpes ou par le Sisteronais au nord, on entre dans le domaine des Grandes #Alpes : les vallées de l’Ubaye, de la Blanche et du haut #Verdon. Les chaleurs en été sont significatives à Barcelonnette, souvent au-delà des 30 °.
Mais les gelées estivales y sont aussi possibles. Un paradoxe bien local.
En Haute-Ubaye, les sommets dépassent les 3 000 m et surplombent une des routes les plus élevées d’Europe : la D 64 qui entre dans le Parc National du #Mercantour et descend jusqu’à la #Vésubie. Près de la frontière italienne, ces vallées offrent une des plus grandes réserves naturelles européennes.
Mais les montagnes et les reliefs ne sont pas seuls à ravir nos sens… La vie qui s’y épanouit aussi. En revenant vers #Digne, au cœur d’un Géoparc reconnu par l’UNESCO comme un haut-lieu de la faune et flore méditerranéenne, on recense plus de 130 espèces de papillons. Tout au long des sentiers, le genévrier fleurit depuis des milliers d’années et se mêle aux effluves de thym, de romarin, de sarriette, de sauge et de lavande.
Le pin d’Alep est l’essence reine aux environs de Manosque. Mais en montant les étages, on rencontre des pins sylvestres, des hêtres et des sapins, puis les mélèzes aux épines moelleuses. L’étage alpin se compose de pelouses sur lesquelles sautillent les marmottes et enfin, l’étage nival porte les glaciers et leurs neiges de moins en moins éternelles.
Ce territoire reste un temple de la nature, il se place à la 88ème place sur 96 en nombre d’habitants. C’est le plus ensoleillé de France métropolitaine et le 3ème le plus boisé, en raison de fortes pluies automnales.
Mais tout n’est pas rose dans le 04. Sa population est … expérimentée, avec le 6ème plus fort taux de retraités. Ce qui pose des problèmes de renouvellement de l’emploi. Et plus d’un tiers des logements disponibles sont des résidences secondaires.
Mais en combinant ses forces et ses faiblesses, on ressent de la gratitude pour ce territoire sublime et préservé. Enclavé mais accueillant, rude mais où l’art de vivre se cultive par la solidarité, autour de choses simples.
Comme la montagne, le soleil, la terre et l’eau.