Pendant le dernier âge glaciaire, les roches et les digues de sables se sont mêlées pour donner naissance à des étangs poissonneux, des collines et des fromages, des lacs bleu ciel et des océans de sapins.
Par le nord, on entre dans la Bresse, immense plaine à ciel ouvert. On suit le Val de Saône, ses prairies humides et ses forêts alluviales. Au centre, c’est la Dombes, un plateau exceptionnel de sable et d’argile, parsemé de milliers d’étangs creusés par des moines. On y élève des carpes depuis des siècles, avec des grenouilles et des brochets qui finissent encore dans les bouchons lyonnais.
La Côtière descend jusqu’au balcon de la CroixRousse qui surplombe la plaine de Lyon. Au nord, commence le Revermont, premiers contreforts du Jura, ponctués de villages et de coteaux.
En quittant Bourg en Bresse (prononcez Bourquenbresse), ses marchés, ses poules et son bleu, on prend de l’altitude.
Dans le Bugey, du Bas vers le Haut, de Belley à Nantua, on sillonne des montagnes, des collines, des fleuves, des ruisseaux limpides, des cascades, des abîmes, « un vrai jardin anglais de cent lieues carrées » écrivait Brillat-Savarin.
Puis on entre dans la montagne altière. Ancienne baronnie souveraine entre la Suisse et la France, voici le Pays de Gex qui présente un patrimoine naturel fabuleux. Chevreuils, sangliers, écureuils, lapins, biches, chouettes… .
Sans compter le lynx boréal, le faucon pèlerin et les chamois, qui bondissent juste sous les crêtes qui toisent Genève et le Léman.
Discrète et pourtant riche
Pendant 1000 ans, les tribus gauloises se sont battues pour ces terres. Au Moyen Age, intégrée au royaume de Bourgogne, de Savoie, du Dauphiné, elles furent enfin rattachée à la France en 1601.
L’Ain présente de très grands atouts écologiques : autour du Grand Colombier, les vallées sont riches en eaux et en biodiversité. Les couverts forestiers sont denses et les milieux aquatiques variés.
Et pourtant, avec le changement climatique, il est urgent de préparer ce territoire, comme les autres. La préservation des ressources telles que l’eau et la forêt parait encore plus critique dans les territoires qui en sont naturellement pourvus.
Lacs, rivières, étangs, mares, marais, tourbières, prairies… les zones humides représentent 8 % de la superficie du département, c’est énorme.
Ces milieux naturels d’exception jouent un rôle essentiel dans la régulation des cycles de l’eau et en matière de stockage du carbone. Sans compter que ce sont des espaces d’une grande richesse biologique.