Août 2022, suite au dépôt de plainte de trois des dix enfants d’une fratrie, contre leurs parents, les services de police découvrent une famille dont les enfants seraient victimes de maltraitance et de carences éducatives. Les médias décrivent « une maison de l’horreur », propos démentis par le Procureur de la République. La Secrétaire d’Etat chargée de l’enfance parlant elle « de défaillances dans la coordination et l’échange d’informations ».
Cette affaire interroge à de nombreux égards.
D’abord sur la précocité de la prévention. Cette maman bénéficiait-elle des consultations du 4ème mois de grossesse permettant de détecter les troubles psychologiques et les défaillances de la parentalité ? Quel suivi a instauré la PMI au retour à domicile ? La PMI avait-elle connaissance de la fratrie ? Quid des actions gouvernementales sur les « 1000 premiers jours de l’enfant » ?
Ensuite, comme l’a indiqué la Secrétaire d’Etat, sur le cloisonnement entre les différentes institutions. Rappelons notamment la situation catastrophique de la médecine scolaire, dispose-t-elle des moyens pour informer et réagir ? L’absence de formations communes des acteurs met en évidence l’écart entre loi et pratiques.
Aucun ne cite la pénurie de professionnels conduisant à confier 30 à 40 suivis par travailleur social, la réduction des capacités des centres de formation, les 60 000 postes vacants et « la crise des vocations » !
Il y a urgence à déployer un plan de formation ambitieux couplé d’une revalorisation salariale pour rendre ces métiers attractifs.
Philippe BAS, ancien Ministre sous le gouvernement De Villepin, me disait : « je suis d’accord avec l’idée d’avoir moins de lois et plus d’opérationnalité en mettant encore et toujours l’accent sur la prévention après la détection précoce des situations qui demandent une attention particulière ».
Voilà de quoi réfléchir à une politique de l’enfance, annoncée comme une priorité du quinquennat.
Alors AGISSONS !