Je n’ai jamais rencontré une personne qui soit heureuse d’être au RSA. Outre l’absence de travail et de salaire, cette situation est vécue comme un déclassement. C’est pourquoi les départements ont fait de l’accompagnement et du retour à l’emploi des allocataires du Revenu de solidarité active (RSA) l’une de leurs priorités.
Dans cet esprit, en Essonne, nous avons créé plusieurs dispositifs comme le Pack sortie RSA, qui garantit un revenu supérieur lors de la reprise d’activité, le site JOB91 qui met en relation offre et demande d’emploi sur le terrain, ou encore les coachs emploi qui parviennent à remettre vers l’activité 70% des personnes qui suivent ce parcours. Et bien entendu, la lutte continue contre la fraude.
Mais chacun conviendra que nous n’avons pas tout essayé. Et que, par-delà le coût de l’allocation (11 milliards d’euros par an), nous ne pouvons collectivement nous satisfaire de voir, en France, plus de 2 millions de personnes dépendantes de cette allocation.
C’est pourquoi, l’expérimentation annoncée par la première ministre d’associer le revenu de solidarité active à quelques heures d’activité hebdomadaire est une bonne opportunité.
Ce dispositif doit être gagnant/gagnant :
– pour le bénéficiaire du RSA d’abord, qui reprend une activité et améliore ses revenus et donc son autonomie ;
– pour l’entreprise ensuite, qui peut recruter sur des métiers en tension (restauration, transport, services à la personne…), créer de la richesse et satisfaire un besoin individuel ou collectif
– pour le département enfin, qui peut et espérer à terme réduire le montant des allocations versées.
Depuis plusieurs années, les départements réclamaient une réforme du RSA. L’annonce de cette expérimentation est donc une bonne nouvelle si le gouvernement accepte d’en définir le contour et les modalités d’application avec les départements volontaires.
Depuis plusieurs années, les départements réclamaient une réforme du RSA. L’annonce de cette expérimentation est donc une bonne nouvelle si le gouvernement accepte d’en définir le contour et les modalités d’application avec les départements volontaires.
Comment faire en sorte que cela fonctionne en pratique ? avec un vrai dialogue entre le travailleur social et le bénéficiaire du RSA. Ce n’est pas au gouvernement, ni aux départements de définir in abstracto les modalités, mais bien aux travailleurs sociaux, sur le terrain, en lien avec les bénéficiaires qu’ils connaissent et accompagnent, de définir ces modalités (niveau d’activité, recours éventuel à la sanction…), au cas par cas. Car chaque situation est différente, nous le savons bien.
Et c’est le rôle de nos agents. Plus que jamais, de par leurs compétences essentielles en matière d’action sociale et d’insertion socio-professionnelle d’une part, le déploiement progressif du service public de l’insertion et de l’emploi d’autre part, nos collectivités ont en effet un rôle crucial à jouer face au défi de l’inclusion.
Nos institutions retrouvent ainsi le pouvoir d’agir sur un sujet majeur. C’est aussi un projet formidable pour une administration renouvelée, moderne et qui colle aux problématiques de notre temps.
Car j’en suis convaincu, la situation du marché de l’emploi, les tensions observées sur certains métiers et les difficultés actuelles à recruter offrent une opportunité que chacun doit saisir. C’est par cette démarche active que nous préserverons également un modèle social qui soutient ceux qui en ont besoin. Vous l’avez compris, le Département de l’Essonne est très fier de participer à cette expérimentation territoriale.