Qu’avez-vous retenu de cet été ?
Peu d’images politiques puisque c’était la trêve estivale . En revanche, j’ai été frappée comme beaucoup d’entre nous par la profusion d’images liées à la nature indomptable . Comme si la nature donnait une leçon d’humilité à l’Homme.
Quel serait ce message ?
L’homme sur la terre a tellement montré sa puissance qu’il serait tenté d’oublier les limites de son pouvoir. Mais la tempête en Corse , les feux en Gironde et récemment les baïnes à Biarritz ont démontré de manière cruelle que les éléments sont plus forts que nous! L’Homme ne peut
ressentir que de la terreur face à de tels événements. Jadis , des croyances de toutes sortes venaient réconforter la population . Aujourd’hui il est temps d’apporter une réponse politique à des phénomènes dont l’Homme est en partie fautif . Quelle pourrait être cette réponse politique à ces dérèglements climatiques ? Les écologistes pourraient incarner cette parole mais leurs résultats très faibles aux élections locales comme nationales montrent à quel point les Français n’adhèrent pas à leur discours trop souvent outrancier et liberticide . Les français sentent bien que l’écologie ne peut être qu’une donnée, une préoccupation dans l’action politique mais pas une politique en tant que telle.
L’enjeu est pourtant crucial. Quel parti vous paraît être le plus pertinent, le plus volontaire sur ces questions environnementales ?
Tous ! Aujourd’hui, je dirais que toutes les paroles des élus se sont
« verdies ». Je ne connais pas un seul élu de la Nation qui n’en soit pas conscient. À l’échelle locale, lors des dernières élections , chaque maire de France a été élu avec un programme qui proposait au moins une mesure écologique.
Selon vous, tous les élus sont-ils convaincus des efforts à faire ?
Oui . Pas une mairie , pas un conseil départemental ou régional où on ne tient pas compte de ces problématiques . C’est une préoccupation majeure.
Oui, mais n’est-ce pas seulement de la communication ?
C’est vrai que dans certains secteurs de la société, on peut observer une grande démonstration de conversion éthique verte. Même Mac Donald a repeint son célèbre logo en vert ! Le symbole de la malbouffe a-t-il véritablement modifié son business model pour autant ? Pour en revenir au champ politique , je pense que si les élus ne font que de « l’habillage vert » , ils risquent de le payer très cher.
Vous qui faites de la communication , n’êtes-vous pas sollicité pour habiller de manière écologique des programmes électoraux
Votre question est confrontante et je vous remercie de me donner l’occasion d’y répondre car elle me permet de préciser ce que c’est que la communication . La communication n’est qu’un vecteur de diffusion d’une idée. Mon travail est de servir des convictions et non de remplacer du vide par des concepts.
D’ailleurs , quand les convictions sont fragiles, la stratégie de communication tourne vite à vide . Je sais que les cyniques n’adhèrent pas à ce discours , qu’ils trouvent des exemples d’insincérité partout . Je fais pour ma part le pari que l’authenticité paie et que les électeurs ont suffisamment d’esprit critique pour débusquer les Tartuffes . En ce qui concerne l’enjeu écologique, l’exemplarité des élus dans leur vie politique et personnelle sera d’autant plus vertueux que les excès énergivores et polluants sont de plus en plus violemment dénoncés sur les réseaux sociaux et dans la presse .
Doivent-ils devenir végétariens pour être élu ?!
Heureusement que non ! J’ai fréquenté cet été des refuges dans les Hautes Alpes qui , en situation de monopole à 3000 mètres ( !), imposent des repas sans viande. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la vie dans notre société. Chacun est conscient qu’il faut réduire sa consommation de viande . Imposer un menu végétarien me paraît sectaire . Ne pas donner le choix d’autre chose me paraît militant, agressif et intolérant . Lorsque je parle d’exemplarité des élus , je veux prôner les choix responsables et la tolérance contre le sectarisme et le dogmatisme .