L’élection présidentielle de 2022 s’est tenue dans un contexte inédit : une situation de crise sanitaire encore présente, une situation internationale inquiétante et dramatique, une France qui reste fracturée, affaiblie, avec un système à bout de souffle et une certaine fatigue démocratique. Au lendemain de celle-ci, il reste beaucoup de questions à régler pour lesquelles les élections législatives n’ont fait que renforcer une certaine confusion. Le paysage qui s’offre à nous est pour le moins flou et suscite nombre d’inquiétudes. La session extraordinaire du Parlement qui s’est tenue en juillet et début août a montré que si notre système parlementaire pouvait fonctionner, il était aussi facteur de vrais blocages potentiels.
A l’échelle locale, la question de la représentation est posée dans beaucoup de départements ruraux en particulier, mais pas seulement. Il importe donc désormais que le Président élu, aidé, aiguillonné par des parlementaires exigeants et constructifs, entende cet appel. Nous avons besoin d’une vraie considération, d’une véritable écoute, d’une confiance responsable, d’une réelle simplification et différenciation, pour maintenir nos services publics, mettre fin aux déserts médicaux, disposer d’infrastructures dignes de ce nom et bénéficier d’un contrat de confiance inscrit dans la durée. Ces réalités dépassent tous les clivages et nous devons agir pour y répondre. Faute de quoi elles continueront à transformer les colères en votes qualifiés de « populistes », à force de ne pas entendre l’appel populaire. Il est de notre responsabilité collective de répondre au vote de colère qui s’est exprimé, faute de quoi il pourrait trouver d’autres traductions plus violentes encore. Faire valoir un collectif au service de tous constitue la seule réponse efficace avec le courage des valeurs et des convictions, mais aussi le pragmatisme d’un travail au service de tous.
A l’échelle nationale, au lendemain de cette échéance qui marque une tripartition apparente du paysage politique, qui me semble être surtout une bipolarisation entre « bloc populaire » et « bloc élitiste » ou entre « les autochtones » et « les autonomes », et un vote protestataire à près de 60% lors du premier tour des présidentielles marquées par ailleurs par une abstention forte, tout est à construire. Le sursaut républicain du deuxième tour de l’élection présidentielle est peut-être le dernier. Il faut que chacun y prenne sa part pour peu que le système, la gouvernance, le permettent. Faire prévaloir ce qui est essentiel, dans la clarté, est plus nécessaire que jamais. Pour cela, je crois que nous devrions partager au moins 3 orientations d’urgence pour la France autour des souverainetés, des transitions et des territoires.
Nous le voyons avec une acuité particulière depuis les crises que nous avons traversées, les questions de souveraineté doivent être repensées. Elles concernent aussi bien la Défense et les Affaires étrangères, la Sécurité et la Justice, le Budget, l’Industrie, l’Agriculture, la Santé, la Culture. Nous sommes par ailleurs engagés dans des transitions nombreuses, indispensables, parfois inquiétantes, souvent mal maitrisées dans leur trajectoire, leur calendrier ou leurs impacts. J’en citerai quatre : la transition économique, la transition écologique, la transition énergétique, la transition sociale. Enfin, toute activité, toute question est territorialisée, reliée à un territoire. Elle repose en effet sur des femmes et des hommes qui habitent, qui occupent ce territoire. L’efficacité passe par la
proximité qu’il faut responsabiliser, libérer, autoriser, permettre. C’est une condition majeure de retour à la confiance, à la prise en compte différenciée et simplifiée des problèmes de quotidien de chacun. Cela nécessite un changement de posture majeur.
Nous le voyons avec une acuité particulière depuis les crises que nous avons traversées, les questions de souveraineté doivent être repensées. Elles concernent aussi bien la Défense et les Affaires étrangères, la Sécurité et la Justice, le Budget, l’Industrie, l’Agriculture, la Santé, la Culture. Nous sommes par ailleurs engagés dans des transitions nombreuses, indispensables, parfois inquiétantes, souvent mal maitrisées dans leur trajectoire, leur calendrier ou leurs impacts. J’en citerai quatre : la transition économique, la transition écologique, la transition énergétique, la transition sociale. Enfin, toute activité, toute question est territorialisée, reliée à un territoire. Elle repose en effet sur des femmes et des hommes qui habitent, qui occupent ce territoire. L’efficacité passe par la proximité qu’il faut responsabiliser, libérer, autoriser, permettre. C’est une condition majeure de retour à la confiance, à la prise en compte différenciée et simplifiée des problèmes de quotidien de chacun. Cela nécessite un changement de posture majeur.
Il convient de davantage entendre les élus de terrain, les élus qui ont encore la confiance de leurs concitoyens. C’est essentiel pour renouer avec un avenir confiant et garant d’une dynamique démocratique accrue, à condition d’obtenir des résultats. Car les crises que nous vivons sont aussi des crises du résultat. Dans ce cadre, le Sénat, chambre des territoires et des élus locaux, a un rôle majeur à jouer dans la nouvelle configuration choisie par les français autour d’une majorité relative. Le Sénat a toujours su construire des majorités de projet.
Désormais, pour faire face à l’inédit, il doit plus encore impulser des réformes ambitieuses qui passent notamment par une approche plus différenciée des réponses à apporter à nos concitoyens, par un retour à une orthodoxie financière, par une réforme en profondeur du système social hérité de l’après-guerre qui est à bout de souffle, et par un élan en faveur de la jeunesse. Fidèle à la déclaration de Victor Hugo, ardent partisan du bicamérisme (c’est-à-dire l’organisation du Parlement en deux chambres) qui déclarait le 4 novembre 1848 : » La France gouvernée par une assemblée unique, c’est l’océan gouverné par l’ouragan « , le Sénat a plus que jamais un rôle central à jouer, en veillant à l’intérêt général et en faisant preuve de raison et de conviction. Enfin si la pratique politique doit bien-sûr évoluer, nos institutions ont aussi besoin d’être reconsidérées pour répondre aux enjeux qui sont les nôtre. Le premier pas à réaliser est de permettre à chacun de s’exprimer, de redonner un souffle à notre démocratie. Pour cela commençons concomitamment à rendre le vote obligatoire et à reconnaître le vote blanc. Ouvrons le débat !
Départementalement vôtre.
Stéphane Sautarel